Depuis sa cellule de Cap Manuel au Sénégal, l’opposant Ousmane Sonko fait une demande assez particulière au président burkinabè de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré.
Une semaine après l’arrestation et la disparition de son avocat, le célèbre juriste burkinabè, Me Guy Hervé Kam, au Burkina Faso, Ousmane Sonko décide de voler au secours de celui qu’il considère également comme son « frère, ami et avocat ».
C’est l’histoire d’un captif qui vole au secours d’un autre captif plus que, Ousmane Sonko est lui-même en détention au Sénégal depuis le 31 juillet 2023.
À travers un courrier et sur sa page Facebook, l’opposant à Macky Sall demande au président burkinabè de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, la libération de son avocat.
Une démarche inattendue, mais qui pourrait jouer en la faveur du juriste. Le leader du parti Pastef est prêt à déployer tous les moyens nécessaires afin de faire libérer le juriste burkinabè.
Notons que lors de son procès l’opposant au ministre sénégalais du Tourisme en mars 2023 où il était poursuivi pour diffamation, le juriste burkinabè avait été son conseiller.
Toutefois, dans son courrier adressé au capitaine Ibrahim Traoré, il ne s’est pas contenté de demander que la libération de son avocat, Me Guy Hervé Kam. Il a également profité de l’occasion pour plaider en faveur des leaders politiques, syndicats ou représentants de la société civile récemment arrêtés afin qu’ils soient libérés.
Il appelle d’ailleurs le capitaine Ibrahim Traoré à identifier les auteurs de ses arrestations arbitraires et à y mettre un terme. Pour lui, ces pratiques sont « indignes du Burkina Faso ».
Cette sortie de l’opposant sénégalais a été applaudie des proches et des défenseurs de l’avocat. De leur point de vue, cette arrestation de l’homme de droit a été faite dans des conditions illégales.
« Cette arrestation, suivie de la détention de Guy-Hervé Kam, s’est faite sans cadre légal. C’est-à-dire que le procureur du Faso n’est pas au courant, la justice militaire n’est pas au courant et nous avons attiré l’attention là-dessus sans avoir été entendus.
Donc je suis heureux que M. Sonko attire l’attention du président sur ces faits de dérives. J’espère qu’il va entendre ces appels parce que ce n’est pas bon pour lui, pour notre pays, pour la transition, pour l’Afrique », a Yoporeka Somet, porte-parole du mouvement SENS dont Me Guy Hervé Kam en est le coordonnateur national.
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