Ousmane Sonko : cette position du premier ministre du Sénégal va déplaire à de nombreux États occidentaux

Ousmane Sonko

Crédits photo : RFI / © REUTERS - Abdou Karim Ndoye

La récente prise de position d’Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, lors d’un rassemblement pro-palestinien ce 31 août 2024 à Dakar, marque un tournant significatif dans la diplomatie sénégalaise et risque de froisser ses alliés occidentaux.

Sa participation inattendue à cette manifestation, organisée par l’Alliance nationale pour la cause palestinienne au Sénégal, témoigne d’une volonté d’engagement plus direct dans les affaires internationales, en particulier concernant le conflit israélo-palestinien.

Ousmane Sonko, connu pour ses positions fermes à l’égard des puissances occidentales, a saisi cette occasion pour critiquer ouvertement la politique israélienne et appeler à des actions concrètes au-delà des simples déclarations diplomatiques.

Il a notamment évoqué le rôle historique du Sénégal dans les tentatives de résolution du conflit, rappelant l’initiative de 1971 du président Senghor, tout en dénonçant ce qu’il qualifie de « fourberie » de l’État d’Israël.

Le Premier ministre sénégalais n’a pas hésité à utiliser des termes forts, condamnant les « massacres israéliens » et qualifiant la situation à Gaza de « barbarie insupportable ». Cette rhétorique, peu commune dans les cercles diplomatiques traditionnels, risque de créer des tensions avec les pays occidentaux, principaux soutiens d’Israël.

Sonko a également critiqué l’hypocrisie de certains États qui, selon lui, soutiennent militairement Israël tout en prétendant œuvrer pour la paix. Il a appelé à une stratégie inclusive prenant en compte les aspects religieux, politiques et humains du conflit, tout en soulignant l’importance de l’unité au sein du monde musulman et africain.

Cette prise de position intervient dans un contexte international tendu, avec un bilan humain lourd dans le conflit israélo-palestinien.

Le Premier ministre sénégalais a notamment évoqué les récentes demandes de mandats d’arrêt émises par la Cour pénale internationale contre des dirigeants israéliens, illustrant sa volonté d’isoler diplomatiquement Israël.

La démarche d’Ousmane Sonko, qui s’inscrit dans une politique étrangère plus assertive du nouveau gouvernement sénégalais, pourrait redéfinir les relations du pays avec ses partenaires occidentaux.

Elle soulève également des questions sur l’équilibre délicat entre engagement moral et réalités diplomatiques dans un monde multipolaire.