L’opposant ougandais Bobi Wine a accusé le samedi 6 décembre 2025, les forces de sécurité de l’avoir violemment attaqué ainsi que ses partisans, blessant huit d’entre eux, durant un meeting dans le nord de l’Ouganda, pays où des élections sont prévues en janvier.
Le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, briguera à 81 ans un nouveau mandat face à Bobi Wine, nom de scène de Robert Kyagulanyi, chanteur très populaire devenu le visage de l’opposition.
Âgé de 43 ans, Bobi Wine, battu par M. Museveni lors de la précédente présidentielle en 2021, après une campagne marquée par une forte répression de l’opposition, suscite un large enthousiasme au sein de la jeunesse du pays grâce à son charisme et ses formules percutantes.
Des soldats et des policiers ont « battu tout le monde autour de moi » durant un meeting à Gulu, à environ 330 km au nord de Kampala, a-t-il raconté à l’AFP samedi, « c’était systématique, il me visaient en tant que candidat à la présidentielle ».
Il a indiqué avoir été frappé au visage avant que des militants ne l’entourent pour le protéger. « Sans les gens autour de moi, qui ont été frappés à coups de bâtons et de crosses de fusils, j’aurais été grièvement blessé voire tué », a-t-il assuré.
Il ajouté que 18 de ses partisans avaient été blessés, dont six hospitalisés.
Ni la police ni l’armée n’ont réagi dans l’immédiat à ce sujet.
Dans une vidéo publiée sur le compte X de Bobi Wine, on voit des membres de forces de sécurité armés attaquer des militants avec des bâtons. Sur une image on voit un homme saigner de la tête.
Fin novembre, une personne a été tuée et trois blessées par des policiers lors d’un précédent rassemblement de Bobi Wine, qui a accusé la police d’avoir tiré à balles réelles.
Celle-ci a affirmé que ses agents avaient essuyé des jets de pierres de la part de militants de l’opposant et averti qu’attaquer « des policiers armés comporte de graves risques » et « entraînera une réponse déterminée ».
Bobi Wine a été arrêté ou assigné à résidence à de multiples reprises ces dernières années et les rassemblements de ses partisans sont régulièrement dispersés, parfois violemment.
Le chef d’état-major des armées, le général Muhoozi Kainerugaba, par ailleurs fils aîné du chef de l’Etat, a plusieurs fois menacé sur les réseaux sociaux de décapiter Bobi Wine.
M. Museveni axe sa campagne sur « la protection des gains » de ses 40 ans de présidence.
© AFP