Ouganda : des activistes libérés après une brève arrestation

Guinée

Crédit Photo : Actu.fr

Sept activistes ougandais ont été remis en liberté quelques heures après leur interpellation ce jeudi 9 janvier 2025 dans une manifestation appelant à la fin des arrestations politiques, deux jours après l’incarcération d’un avocat d’une figure de l’opposition, Kizza Besigye, a déclaré la police.

Ils ont été accusés de « nuisance publique » et « perturbation de la circulation », avant d’être remis en liberté sous caution.

L’opposant historique Kizza Besigye, kidnappé l’année dernière alors qu’il était au Kenya, selon sa femme, est des défenseurs des droits humains, est actuellement jugé devant une cour martiale pour des accusations de possession d’armes, qu’il rejette.

L’avocat Eron Kiiza, qui fait partie de l’équipe défendant M. Besigye, a été envoyé en prison pour neuf mois, lors de la reprise chaotique des audiences mardi.

L’avocate et journaliste ougandaise Agather Atuhaire avait appelé sur X à une marche pacifique vers la Cour suprême à Kampala pour attirer l’attention sur « l’urgence de la question des pouvoirs incontrôlés accordés aux tribunaux militaires ».

Elle avait appelé à mettre « fin au régime militaire » et à la libération de « tous les prisonniers politiques en Ouganda », notamment M. Kiiza.

Un « groupe de présumés militants politiques, dont certains avocats (…), a organisé une manifestation illégale aujourd’hui », a déclaré dans un communiqué le porte-parole des forces de l’ordre du district de Kampala, Patrick Onyango, pour expliquer les sept arrestations.

« Les manifestants qui se sont rassemblés en deux petits groupes ont marché vers la Haute cour de Kampala, portant des pancartes appelant à la libération d’Eron Kiiza (…) et du Dr Kizza Besigye, entre autres », a poursuivi M. Onyango.

Une vidéo diffusée sur X par le média Daily Monitor montre Mme Atuhaire, vêtue d’un t-shirt portant l’inscription « fin aux abus de pouvoir », escortée par une policière.

L’une des sept personnes arrêtées, Praise Aloikin Opoloje, avait déjà été interpellée en septembre après avoir organisé et participé torse nu à une marche anti-corruption.

L’Ouganda, pays d’Afrique de l’est de la région des Grands Lacs dirigé d’une main de fer depuis 1986 par Yoweri Museveni, mène une campagne de répression contre l’opposition, en particulier depuis ces derniers mois.

Un tribunal militaire ougandais a condamné fin octobre 16 membres d’un parti d’opposition à cinq ans de prison pour possession illégale d’explosifs et « trahison ».

Avec AFP