La mise en œuvre et le suivi des travaux liés aux objectifs de développement durable de l’ONU, l’Agenda 2030, présentent des « lacunes » en Suède, pays longtemps cité en exemple dans ce domaine, selon un organe de contrôle suédois.
« Le gouvernement a souligné que l’agenda était important, mais il n’a pas suffisamment précisé ce qui devait être fait ni comment. Les autorités ont donc travaillé à peu près comme d’habitude, sans entreprendre d’actions supplémentaires pour atteindre les objectifs et sous-objectifs de l’agenda », a précisé Christina Gellerbrant Hagberg, qui dirige la Cour des comptes de Suède (Riksrevisionen).
Adopté par les Etats membres de l’ONU en 2015, l’Agenda 2030 liste 17 objectifs de développement durable (ODD) visant à construire un avenir meilleur et plus durable pour tous d’ici la fin de cette décennie.
Parmi eux, l’éradication de l’extrême pauvreté, de la faim, l’accès à l’eau potable, l’égalité hommes-femmes, la santé pour tous…
Le gouvernement suédois n’a pas organisé de suivi global des progrès réalisés dans ce cadre et n’a pas détaillé les mesures nécessaires à adopter pour atteindre ces objectifs, souligne Riksrevisionen.
« Bien que le travail se poursuive depuis dix ans, il n’existe aujourd’hui aucune vue d’ensemble sur l’avancée par la Suède vers les objectifs et (les 169) sous-objectifs. Il est également difficile d’accéder au suivi des indicateurs existants », selon Karl Nilsson, chef de projet de cet audit.
L’AFP a contacté les ministres du Climat Romina Pourmokhtari et de la Coopération au développement international Benjamin Dousa pour une réaction.
« Nous estimons que le niveau d’ambition du gouvernement a diminué ces dernières années. On y consacre moins de ressources », a indiqué à l’AFP Karl Nilsson.
Selon les données de l’ONU, la Suède occupe déjà une bonne position, se classant 2e sur 167 pays, juste derrière la Finlande.
« Nous sommes pratiquement au même niveau qu’il y a dix ans », a-t-il nuancé. « Les résultats ne se sont pas tellement améliorés ».
Avec AFP