L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé un avertissement sévère : près d’un milliard de personnes dans le monde souffrent de troubles mentaux.
Elle exhorte les gouvernements à prendre des mesures urgentes et décisives avant une réunion cruciale des Nations Unies prévue plus tard ce mois-ci.
Le Dr Tedros Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a tiré la sonnette d’alarme avant la Réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles (MNT) et la santé mentale, prévue le 25 septembre lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Il a déclaré que l’inaction coûterait non seulement des millions de vies, mais exercerait également une pression insoutenable sur des économies déjà fragiles.
Les propos du directeur de l’OMS
“Les maladies non transmissibles représentent sept des dix principales causes de décès dans le monde. De plus, près d’un milliard de personnes souffrent de troubles mentaux.
Les pays qui agissent résolument pour vaincre les MNT sauveront des millions de vies, protégeront les familles, réduiront les coûts de santé et stimuleront la croissance économique”, a déclaré le Dr Ghebreyesus.
Le directeur général de l’OMS a souligné le coût humain dévastateur des maladies mentales, soulignant que le suicide est désormais la troisième cause de décès chez les jeunes dans le monde.
Chez les 15-29 ans, il se classe au quatrième rang, 73 % des cas survenant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Au-delà des pertes en vies humaines, le Dr Ghebreyesus a averti que le fardeau mondial des maladies non transmissibles et des problèmes de santé mentale a d’énormes conséquences économiques et sociales.
“Outre le fait qu’ils brisent des vies et privent les familles de leurs proches, ces décès engendrent également des coûts considérables pour les systèmes de santé et les économies”, a-t-il affirmé.
Pour faire face à cette crise, les États membres de l’OMS ont négocié une déclaration politique au cours de l’année écoulée, qui devrait être finalisée lors de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le projet comprend une série d’objectifs ambitieux en matière de santé mondiale à atteindre d’ici 2030 : réduire le tabagisme de 150 millions de personnes, élargir l’accès aux soins de santé mentale à 150 millions supplémentaires et garantir le contrôle de l’hypertension chez 150 millions de personnes.
Le Dr Ghebreyesus a souligné qu’investir dans la prévention est non seulement une obligation morale, mais aussi une nécessité économique.
“Investir dans la prévention des MNT n’est pas un coût. C’est l’une des décisions économiques les plus judicieuses qu’un gouvernement puisse prendre.
Mais souvent, les gouvernements se heurtent à une opposition farouche de la part d’industries qui tirent profit de produits nocifs pour la santé”, a-t-il confié, appelant à un leadership audacieux pour surmonter les résistances politiques et commerciales.
La réunion du 25 septembre devrait aboutir à une déclaration politique forte qui façonnera la coopération mondiale sur les maladies non transmissibles et la santé mentale pour la prochaine décennie.
Les experts avertissent que l’inaction pourrait accélérer l’effondrement des systèmes de santé et creuser les inégalités.