Le Japon n’est plus la troisième puissance économique mondiale en 2023. Il a perdu sa place au profit de l’Allemagne, selon une estimation initiale du produit intérieur brut (PIB) publiée ce jeudi 15 février 2024 par le FMI.
Ce déclassement, bien que symbolique, témoigne des défis auxquels fait face l’économie japonaise, impactée par la dépréciation du yen et une démographie en déclin.
En effet, le PIB nominal du Japon s’est chiffré à environ 4 200 milliards de dollars, tandis que celui de l’Allemagne s’est élevé à environ 4 500 milliards de dollars, boosté par une inflation persistante.
Cependant, en termes réels, le PIB japonais a enregistré une croissance de 1,9 % l’année dernière, contre 1 % en 2022, alors que l’économie allemande a fléchi de 0,3 % selon les données officielles de janvier.
Malgré son statut d’exportateur puissant, l’Allemagne fait face à une demande extérieure faible, des coûts énergétiques élevés pour son secteur manufacturier crucial, et des taux d’intérêt relevés par la Banque centrale européenne (BCE) pour lutter contre l’inflation.
Par ailleurs, la détérioration de la conjoncture en Allemagne a conduit à une perception mitigée de son nouveau statut de troisième puissance économique mondiale, initialement anticipé depuis octobre dernier par les prévisions du Fonds monétaire international (FMI).
Le Japon, de la gloire au chaos
Grandeur et décadence de l’économie japonaise : retour sur les années 1980 et 1990. Si le Japon déçoit, sur le plan économique, c’est qu’il a longtemps fait rêver.
Pendant les années cinquante et soixante, l’économie japonaise a progressé de 9,5% en moyenne chaque année. Le taux de croissance a diminué après le premier choc pétrolier de 1973-74, mais il s’est maintenu à 4% en moyenne jusqu’à la fin des années quatre-vingt (entre 1975 et 1990.
L’économie a connu une croissance annuelle moyenne du PIB de 4,1%). D’où un rythme de rattrapage impressionnant .
Le « catch up » a également été institutionnel, particulièrement sous l’ère Nakasone (1982-1987), mais à un degré bien moindre, de sorte que l’on a beaucoup écrit sur la spécificité du capitalisme japonais.
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