Le Wegovy, emblème de la nouvelle génération de traitements anti-obésité, semble plus efficace quand il est donné à haute dose, selon un essai clinique publié ce lundi 15 septembre 2025, une potentielle bonne nouvelle pour son fabricant danois Novo Nordisk qui traverse une mauvaise passe.
Le sémaglutide fait partie des traitements dits GLP-1 les plus connus. Initialement développés contre le diabète, ils donnent des résultats sans précédent contre l’obésité et nombre de médecins y voient une avancée majeure, même s’ils mettent en garde contre l’idée de médicaments miracles.
La nouvelle étude, réalisée sur plus de 1.000 patients séparés en plusieurs groupes, montre que le sémaglutide donné à une dose trois fois supérieure à la règle actuelle (7,2 mg par semaine contre 2,4 mg) a plus de chance de favoriser une perte de poids importante.
Après environ un an et demi de traitement, près d’un tiers des patients atteints de l’obésité sous sémaglutide à haute dose ont vu leur masse corporelle réduite de plus de 25%. Ce n’est le cas que d’un sixième des patients sous sémaglutide à dose normale.
Certains effets secondaires sont plus importants à haute dose, notamment des troubles gastro-intestinaux. Mais les effets considérés comme « graves » n’ont pas augmenté, ce qui conduit les auteurs à conclure que le rapport bénéfice-risque reste équilibré.
Ces résultats sont, a priori, une bonne nouvelle pour Novo Nordisk qui, après avoir connu une période florissante dans les premiers temps du Wegovy, voit désormais son titre plombé face à des ventes en baisse et a supprimé des milliers d’emplois dans le monde.
« Novo Nordisk a une nouvelle option à promouvoir », souligne auprès de l’AFP l’économiste de la santé John Cawley, professeur à l’école Maxwell de l’université de Syracuse aux Etats-Unis.
Mais il prévient que ce développement ne sera pas magique pour le groupe : il fait de toute façon face à une concurrence accrue, notamment le Mounjaro d’Eli Lilly, et reste confronté à d’autres difficultés comme la vente sauvage de sémaglutide.
Autre écueil, les patients abandonnent souvent vite leur traitement. Une étude réalisée au Danemark et présentée ce week-end en amont d’un congrès de diabétologie à Vienne le confirme: plus de la moitié des patients sous Wegovy l’arrêtent avant un an.
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