Pierre-Marie Abadie a été officiellement nommé par Emmanuel Macron à la présidence de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), au cœur d’un projet de réorganisation controversé, selon un décret paru ce mercredi 6 novembre 2024 au Journal officiel.
L’actuel directeur général de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), dont la candidature avait déjà été validée par le Parlement, prendra ses fonctions à compter du 13 novembre.
M. Abadie présidera à partir du 1er janvier 2025 la future Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), autorité unique qui regroupera l’actuelle ASN, le gendarme de la sûreté nucléaire, et l’IRSN, l’institut expert du secteur.
La création de l’ASNR, décidée à l’Elysée, a été approuvée au Parlement début avril au terme d’une bataille parlementaire et d’une vive opposition tant des syndicats que d’associations, inquiets de voir mises à mal l’information du public et la séparation entre expertise et décision. La loi, qui vise à « fluidifier » les décisions relatives aux défis immenses de la relance du nucléaire, a été promulguée le 22 mai.
Compte tenu des délais serrés entre cette promulgation et la création effective de l’ASNR, l’actuel président de l’ASN depuis 2018 Bernard Doroszczuk, et dont le mandat arrive à échéance le 12 novembre, avait évoqué un calendrier « tendu » et des incertitudes à lever comme un manque de 37 millions d’euros sur le budget de l’autorité.
Au printemps, le choix par l’Elysée de la personnalité de M. Abadie, haut fonctionnaire expert de l’énergie et directeur de l’ANDRA depuis 2014, avait été salué par l’IRSN.
En revanche, les opposants au projet Cigéo d’enfouissement profond des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français, piloté par l’ANDRA, y ont vu « un parfum de conflit d’intérêts ».
Mais M. Abadie a promis qu’une fois nommé, il se déporterait du dossier et ne s’occuperait plus de Cigéo « sur l’ensemble du mandat de six ans ».
Il a aussi précisé qu’il ne participerait « à aucune des discussions et des décisions relatives aux installations et aux décisions qui concernent directement l’ANDRA ».
Ingénieur de l’Ecole des mines de Paris (1994) et ancien élève de l’école Polytechnique (1988), Pierre-Marie Abadie a un parcours dans le secteur de l’énergie et du nucléaire et dans plusieurs secteurs de l’action publique, dans les ministères de la Défense, de l’Economie, et à l’Ecologie et l’Energie, selon sa biographie officielle.
@Avec l’AFP