1 194 victimes potentielles secourues, 158 arrestations, 43 pays impliqués… L’opération « Global Chain », menée sous l’égide d’INTERPOL, marque l’une des offensives les plus larges et coordonnées contre la traite des êtres humains à l’échelle internationale.
Cette initiative conjointe, dirigée par les polices d’Autriche (Bundeskriminalamt) et de Roumanie (Poliția Română), s’est appuyée sur le soutien technique et opérationnel de l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL), d’Europol, ainsi que de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et garde-côtes.
Des victimes souvent jeunes, exploitées pour le sexe ou la criminalité
L’opération ciblait particulièrement la traite à des fins d’exploitation sexuelle, de mendicité forcée et de criminalité organisée, notamment celles impliquant des mineurs.
Les forces de l’ordre ont détecté des victimes originaires de 64 pays, parmi lesquels la Roumanie, l’Ukraine, la Colombie et la Chine sont les plus représentés.
Nombre d’entre elles avaient été transportées d’un continent à un autre, confirmant une fois de plus le caractère transnational de ces réseaux criminels.
Les femmes adultes identifiées étaient en majorité victimes d’exploitation sexuelle. Les enfants et adolescents, quant à eux, étaient principalement contraints à mendier dans les rues ou à commettre des délits mineurs, comme le vol à la tire.
Une coopération massive
Près de 15 000 agents ont été mobilisés pour cette opération : policiers, douaniers, gardes-frontières, inspecteurs du travail, fiscalistes…
Une synergie rare et efficace entre différents corps de métier, essentiels à la détection et au démantèlement de ces réseaux.
Jusqu’à présent, 158 suspects ont été arrêtés. Mais ce n’est que le début : 205 autres personnes soupçonnées d’implication dans ces réseaux de traite ont été formellement identifiées, ouvrant la voie à de nouvelles interpellations.
Une criminalité souterraine mais mondiale
Cette vaste opération rappelle que la traite des êtres humains est loin d’être une problématique lointaine ou marginale. C’est une industrie criminelle souterraine, qui s’étend à travers les continents, exploite la vulnérabilité, et alimente les flux migratoires clandestins, souvent avec une violence extrême.
INTERPOL et ses partenaires internationaux envoient un message clair : aucune frontière n’est infranchissable lorsqu’il s’agit de protéger les droits humains. Les opérations comme « Global Chain » démontrent qu’avec une coopération internationale solide, il est possible de perturber efficacement les réseaux de traite et de sauver des vies.