Nouvelle escalade entre l’Algérie et le « pire ennemi » de l’AES

France AES Alégrie

Crédits photo : Freepik

Si la page semble bien tournée entre la France et l’AES (Alliance des États du Sahel) formée par le Mali, le Niger et le Burkina Faso, Paris continue d’avoir des accrochages avec l’Algérie comme le montre la dernière situation avec la Sonatrach.

En effet, l’Algérie vient d’interdire aux dirigeants de Sonatrach de voyager en France. Cette mesure marque un nouveau pas dans la crise diplomatique entre Alger et Paris.

Le ministère algérien de l’Énergie et des Mines a publié une circulaire en ce sens à la mi-juin 2025. Ce document interdit aux cadres de trois grandes entreprises publiques de se rendre en France. Sonatrach (pétrole), Sonelgaz (électricité) et Sonarem (mines) sont concernées par cette interdiction. Les dirigeants ne peuvent plus voyager vers la France ni même y faire escale.

Cette décision touche particulièrement Sonatrach, première compagnie pétrolière africaine et deuxième mondiale.

Il faut savoir que ses dirigeants voyagent régulièrement à travers le monde pour leurs activités commerciales. Ils utilisent souvent les aéroports français comme escales vers d’autres destinations.

L’interdiction s’applique même aux déplacements organisés par des institutions internationales. Peu importe si ces organismes financent le voyage. Les cadres algériens doivent éviter tout transit par la France. Cette mesure restrictive montre la gravité de la crise diplomatique actuelle.

Les tensions entre l’Algérie et la France ont explosé le 30 juillet 2024. Emmanuel Macron a alors reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Cette décision a provoqué la colère des autorités algériennes. Depuis, les relations diplomatiques se dégradent semaine après semaine.

La France en position délicate en Afrique

La France cherche pourtant à améliorer ses relations avec les autres pays d’Afrique, si ce n’est avec l’Alliance des États du Sahel. Cette organisation regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Ces pays ont rompu leurs liens avec Paris après des coups d’État militaires. L’AES considère la France comme son « pire ennemi » à cause de ses interventions passées dans la région.

Paradoxalement, la France rencontre des difficultés similaires avec l’Algérie. Les deux pays n’ont plus d’ambassadeurs en poste depuis plusieurs mois. L’Algérie a rappelé son diplomate en juillet 2024. L’ambassadeur français a été rappelé en avril et n’est pas retourné à Alger.

L’affaire Boualem Sansal complique encore la situation. Cet écrivain franco-algérien a été condamné à cinq ans de prison en première instance. Son procès en appel aura lieu le 1er juillet 2025. Cette affaire empoisonne les relations entre les deux pays.

Les autorités algériennes ont étendu ces interdictions de voyage à d’autres responsables. Depuis mars, les ministres, diplomates et cadres ministériels ne peuvent plus se rendre en France. Cette mesure concerne aussi leurs familles. Toute violation expose à des sanctions disciplinaires.

Cette escalade diplomatique est sans précédent dans l’histoire des relations algéro-françaises. Jamais l’Algérie n’avait interdit à ses responsables de voyager en France. Cette décision montre que la crise dépasse les simples tensions diplomatiques habituelles.

Malgré quelques signaux d’apaisement récents, les sujets de discorde restent nombreux. La question du Sahara occidental, l’affaire Sansal et les flux migratoires divisent encore les deux pays. Le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau a contribué à l’escalade verbale ces derniers mois.

L’Algérie se trouve dans une position délicate. D’un côté, elle s’oppose fermement à la France sur plusieurs dossiers. De l’autre, elle maintient des relations économiques importantes avec Paris. Sonatrach reste un partenaire majeur pour l’approvisionnement énergétique européen.

Cette crise intervient alors que Paris peine à redéfinir sa politique africaine. Après les échecs au Sahel avec l’AES, la France tente de préserver ses relations avec l’Algérie. Cependant, les positions algériennes restent inflexibles sur les questions de souveraineté.

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