La France s’apprête à faire un geste très important au Moyen-Orient : le président Emmanuel Macron a annoncé que la France allait reconnaître la Palestine comme un État avec pour conséquence l’ouverture d’une vraie ambassade.
C’est un projet qui pourrait agacer Israël, mais il s’agit d’une étape logique pour la France qui a une longue histoire diplomatique dans cette région du monde.
Pour bien comprendre, il faut d’abord savoir ce qu’est une ambassade. C’est la représentation officielle d’un pays dans un autre. En ce moment, la France a un Consulat général à Ramallah, une ville de Cisjordanie occupée. Un consulat s’occupe surtout d’aider les citoyens. Une ambassade est plus importante, elle représente la France comme un pays ami auprès de l’État palestinien. C’est donc un geste de reconnaissance très fort pour les Palestiniens.
Selon l’Agence Anadolu, qui a relayé les propos d’Ofer Bronchtein, le représentant spécial du président Macron pour la question Israël-Palestine, la France a l’intention d’aller de l’avant avec la reconnaissance de l’État palestinien.
Bronchtein a expliqué sur une chaîne de télévision israélienne que la France considère que si la Palestine avait été un État indépendant, les terribles événements du 7 octobre ne se seraient pas produits. Il a ajouté que la création d’un État palestinien est dans l’intérêt d’Israël, car cela permettrait d’instaurer une paix durable.
Le diplomate a confirmé que la France prévoit de faire cette reconnaissance en septembre lors d’une grande réunion à l’ONU, et qu’après cela, l’ouverture d’une ambassade de France en Palestine, à Ramallah, sera étudiée.
Cette décision s’inscrit dans ce que l’on appelle la solution à « deux États ». C’est l’idée de faire coexister un État israélien et un État palestinien en paix, l’un à côté de l’autre. La France a toujours soutenu cette idée comme la meilleure solution au conflit. En effet, comme l’explique le site Vie-publique dans un papier récent, le président Macron a envoyé une lettre au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, publiée sur X le 24 juillet 2025. Dans cette lettre, il a clairement indiqué que la France procéderait à la « pleine reconnaissance de la Palestine comme État » lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2025.
Le gouvernement français a aussi une position très claire sur la situation actuelle. Il demande un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la libération de tous les otages qui sont détenus par le Hamas, ainsi qu’une aide humanitaire pour les civils. La France veut aussi que le Hamas soit désarmé et que Gaza soit reconstruite en toute sécurité. Elle insiste sur le fait qu’un futur État palestinien devrait être viable et accepter sa démilitarisation tout en reconnaissant pleinement Israël.
Le geste de Paris risque de ne pas plaire à tout le monde. La tension pourrait monter avec Israël. Et en effet, comme le rapportait Ofer Bronchtein, si Israël n’écoute pas les avertissements de la France et envahit Gaza, il ferait face à une forte opposition de la communauté internationale. Cette déclaration montre la détermination de la France à vouloir éviter une escalade de la violence. Paris ne veut pas de l’occupation de Gaza par Israël.
Finalement, il est bon de rappeler que la France n’est pas seule dans cette démarche. Le 21 juillet, les ministres des Affaires étrangères de 26 pays, y compris la France, ont signé une déclaration commune pour demander la fin immédiate de la guerre à Gaza. On y retrouvait des pays comme l’Australie, le Canada, la Norvège, le Royaume-Uni ou encore l’Italie. Cela montre que la décision de la France s’inscrit dans un mouvement international plus large qui cherche une paix durable et une solution politique au conflit. Le choix d’ouvrir une ambassade en Palestine est donc un geste fort et réfléchi.