Nigeria : plus de 3000 personnes de retour, 10 ans après avoir fui au Tchad

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Crédit Photo : Anadolu Ajansi

Des milliers de Nigérians qui avaient fui au Tchad il y a 10 ans pour échapper à la violence djihadiste sont revenus ces derniers jours dans leur pays, a déclaré mercredi à l’AFP un porte-parole d’une agence d’aide.

« Plus de 3.600 » sont arrivés depuis lundi à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, à bord de camions en provenance de la ville tchadienne de Baga Sola où ils vivaient depuis 2014, a indiqué Abdullahi Ibrahim Umar, porte-parole de l’agence de gestion des urgences de l’Etat de Borno (SEMA).

Depuis 2009, la violence djihadiste au Nigeria a tué au moins 40.000 personnes et déplacé environ 2 millions d’habitants, contraints de vivre dans des camps de fortune ou de fuir dans les pays voisins.

Plus de 342.000 personnes ont fui le nord-est du Nigeria pour trouver refuge aux Niger (qui en a accueilli environ 200.000), Tchad et Cameroun voisins, selon un rapport du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) publié en 2024.

Le rapatriement est coordonné par le gouvernement de l’état de Borno, le Tchad et l’UNHCR.

« Les trois parties ont signé un accord de rapatriement la semaine dernière dans la province tchadienne du Lac, stipulant que le retour serait volontaire et respecterait « les droits fondamentaux et la dignité« , a indiqué l’UNHCR dans un communiqué.

« Je suis heureux de revenir chez moi, 11 ans après avoir été forcé de partir« , a déclaré à l’AFP Abdullahi Sani Dansalama au camp de Gubio à Maiduguri, où il séjourne depuis le mardi 11 février 2025.

« Nous savons qu’il y a encore quelques défis en matière de sécurité mais nous sommes prêts à revenir et reconstruire nos vies car il n’y a pas de lieu comme chez soi« , a déclaré cet homme qui avait fui sa ville de pêcheurs de Doron Baga, située sur les rives du lac Tchad.

« Selon l’accord trilatéral, 7.790 réfugiés souhaitant revenir devraient être rapatriés« , a ajouté M. Umar.

« Les autorités de l’Etat de Borno ont prévu un camp temporaire pour accueillir les rapatriés avant qu’ils ne soient renvoyés chez eux après des examens médicaux« , a-t-il expliqué.

Leur séjour dans le camp n’est que de courte durée avant que le gouvernement ne les réinstalle dès que possible dans leurs maisons respectives”, a assuré Umar.

Bien que les attaques jihadistes aient largement diminué en raison des opérations de l’armée nigériane, des raids sporadiques et des assauts sur les bases militaires dans la région persistent.

Les autorités du Borno ont fermé la plupart des camps abritant les déplacés et les ont renvoyés chez eux malgré les inquiétudes sécuritaires.

Avec AFP.