Depuis plusieurs jours, le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, est secoué par des manifestations de grande envergure.
La population proteste contre la mauvaise gouvernance et la hausse du coût de la vie, plongeant le pays dans l’une de ses pires crises économiques depuis des années. Ces troubles font suite aux réformes mises en place par le président Bola Tinubu, arrivé au pouvoir en mai 2023.
Les manifestants exigent que le président Tinubu revienne sur certaines réformes, notamment la suspension de la subvention au carburant.
Ils appellent également à des mesures immédiates pour « mettre fin à la souffrance et à la faim » qui sévissent dans le pays.
Ce mercredi 7 août, Stanley Nkwocha, chargé média de la présidence du Nigeria, a lancé un appel au dialogue, tout en condamnant les violences et destructions qui ont marqué les manifestations dans certaines grandes villes du pays.
« Les manifestations à l’échelle nationale et les violences et destructions injustifiées perpétrées dans certaines grandes villes du pays par des mineurs nigérians sont mal dirigées et injustifiées.
Les manifestations ont pris une tournure inquiétante, révélant les motivations sinistres de l’opposition.
Ce qui devait être une manifestation pacifique a été détourné par certains individus qui ont incité les mineurs nigérians à se lancer dans la violence, le pillage et le chaos, laissant des commerçants et des citoyens innocents en subir les conséquences », a déclaré Nkwocha.
Il a souligné la nécessité pour les Nigérians de se rassembler et de s’engager dans un dialogue constructif pour bâtir une nation prospère et stable.
Pertes économiques énormes pour le Nigeria
Selon lui, les manifestations ont causé des pertes économiques significatives, estimées à plus de 500 milliards de nairas (environ 1,1 milliard de dollars) en une seule journée, et à 700 milliards de nairas (environ 1,5 milliard de dollars) au cours des deux premiers jours.
Les manifestations ont également perturbé les activités commerciales, entraînant la fermeture de nombreux marchés et magasins, ce qui a provoqué des pertes importantes pour les commerçants et les entreprises. L’imposition de couvre-feux dans plusieurs États et le climat général d’instabilité ont encore aggravé les coûts économiques.
Des dégâts aux infrastructures ont été signalés, notamment l’incendie d’un parc d’innovation numérique à Kano, causant des millions de nairas de dommages.
Les manifestations ont porté un coup dur à l’économie nigériane déjà fragile, avec des conséquences graves pour le pays et ses citoyens.
Nkwocha a conclu en appelant les Nigérians à rejeter les manifestations violentes et à adopter une approche de dialogue et d’engagement pour résoudre les problèmes du pays.
« En tant que Nigérians, nous ne devons pas nous laisser influencer par des manifestations sponsorisées et malavisées.
Au contraire, travaillons à la construction d’une nation plus pacifique et plus prospère pour tous.
Cela exige de la patience, de la compréhension et un engagement envers les principes démocratiques.
Rejetons la politique d’autodestruction et adoptons la politique de l’engagement et du dialogue », a-t-il ajouté.
Alors que le Nigeria traverse cette période de troubles, la communauté internationale observe de près, espérant une résolution pacifique de la crise qui permettra au pays de retrouver stabilité et prospérité.