Le prix de l’essence à la pompe a une nouvelle fois bondi ce mercredi9 octobre 2024, au Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, un mois après avoir déjà subi une forte augmentation, dans un contexte de profonde crise économique.
A Lagos, la capitale économique du pays, les stations-service de la NNPC, la compagnie pétrolière nationale, affichaient le litre de PMS (premium motor spirit, essence) à 998 nairas (0,62 dollar), contre 855 nairas jusqu’à la veille, soit une augmentation de 17%.
Début septembre, la NNPC avait déjà augmenté les prix de 45%, faisant passer le litre d’essence d’environ 610 nairas à 855.
Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a mis fin à la subvention des carburants qui coûtait au gouvernement des milliards de dollars par an pour maintenir les prix de l’essence à un niveau artificiellement bas, provoquant un triplement du prix de l’essence.
L’essence se vendait auparavant moins de 200 nairas le litre.
Les réformes économiques engagées par la nouvelle administration, destinées à attirer les investissements sur le long terme, ont plongé le pays dans une grave crise économique, avec une inflation dépassant 30%, son niveau le plus élevé depuis trois décennies.
A Abuja, la capitale fédérale, et Kano, la principale ville du nord du pays, le prix de l’essence était affiché à 1.030 nairas (0,64 dollar) mercredi.
La NNPC n’a pas commenté cette nouvelle hausse.
« Nos patrons n’augmentent pas nos salaires et nous payons le transport tous les jours.
Les prix des denrées alimentaires augmenteront également », a indiqué à l’AFP Emem Bob, une commerciale de 24 ans devant une station-service de Lagos.
Le 1er octobre, jour de la fête nationale nigériane, des organisations politiques et de la société civile avaient appelé à des manifestations, qui n’ont en définitive été que très peu suivies.
Le même jour, le président Tinubu a appelé « une fois de plus » les Nigérians à « faire preuve de patience ».
Avec l’AFP