Nigeria : le pays prend une décision qui va plaire aux exportateurs ; les frais de douane…

« Le détour par d’autres pays n'arrange pas le Bénin et le Niger »

Crédit Photo : Douanes Béninoises

Le Nigeria vient de lancer un pavé dans la mare économique du continent grâce à une décision concernant sa douane. Face à une inflation galopante qui atteint des sommets inégalés depuis trois décennies, le pays dégaine une arme inattendue.

Il s’agit de la suspension des droits de douane sur certains produits de première nécessité. Une décision qui pourrait bien rebattre les cartes du commerce régional et international.

Et pour cause, le maïs, le riz, le blé vont traverser librement les frontières terrestres et maritimes du pays le plus peuplé d’Afrique.

C’est le scénario que le ministre de l’Agriculture, Abubakar Kyari, vient de mettre sur la table. Une mesure choc pour tenter d’endiguer une inflation qui frôle les 41%, un record depuis 28 ans.

Mais la décsion du Nigeria concernant la douane ne s’arrête pas là. Le gouvernement prévoit d’importer lui-même 500 000 tonnes de céréales pour inonder le marché et faire baisser les prix.

Une intervention massive qui sonne comme un aveu : la première économie africaine ne peut plus nourrir sa population sans aide extérieure.

Cette décision, si elle réjouit les exportateurs étrangers, soulève de nombreuses questions.

Comment les producteurs locaux réagiront-ils face à cette concurrence soudaine ? Les pays voisins, traditionnels greniers du Nigeria, ne risquent-ils pas de voir leurs économies déstabilisées ?

Au-delà des chiffres, c’est tout un modèle de développement qui est remis en question. Le président Bola Tinubu, arrivé au pouvoir il y a à peine un an, avait promis de moderniser l’économie en supprimant les subventions aux carburants et en laissant flotter la monnaie.

Mais le remède semble avoir aggravé le mal, poussant le pouvoir d’achat des Nigérians dans ses retranchements.

Alors, cette suspension des droits de douane sera-t-elle la bouffée d’oxygène tant attendue ou le prélude à de nouveaux déséquilibres ?

Une chose est sûre : le Nigeria joue gros sur cette décision. Et avec lui, c’est tout le continent qui retient son souffle.