Le bilan des inondations soudaines qui ont frappé le Nigeria la semaine dernière après des pluies torrentielles a dépassé les 200 morts, a indiqué le mardi 03 juin 2025, le coordinateur humanitaire de l’Etat de Niger (centre-nord), tandis que des centaines de personnes sont toujours portées disparues.
« Nous avons plus de 200 corps », a déclaré Ahmad Suleiman à la chaîne Channels Television. « Personne ne peut dire à l’heure actuelle combien il y a de morts dans l’Etat du Niger car nous sommes toujours à la recherche d’autres corps« , a-t-il ajouté.
« On continue de chercher mais sincèrement, on ne peut être sûr de rien« , a-t-il ajouté.
Beaucoup de victimes ont été dénombrées à Mokwa, agglomération la plus touchée et dont un quartier a été rayé de la carte en quelques heures jeudi par des eaux de crue du fleuve Niger.
Depuis, volontaires et équipes de secours ratissent la zone sous une chaleur accablante, retrouvant parfois des corps jusqu’à 10 kilomètres de là.
L’annonce du coordinateur intervient après que le bilan officiel est resté bloqué à 150 morts, bien que des habitants déplorent pour certains la perte de plus d’une dizaine de membres de leur famille.
Quinze des 36 Etats du Nigeria avait été placés en état d’alerte au risque de crues quelques jours avant la catastrophe.
Le changement climatique amplifie les phénomènes météorologiques extrêmes au Nigeria mais pour les habitants de Mokwa, la tragédie est aussi liée à des défaillances humaines.
A Mokwa, des eaux boueuses ont emporté des centaines de maisons de la ville, faute notamment d’entretien des buses aménagées pour évacuer les eaux de crue, et qui étaient obstruées par des débris le jour de la crue.
Le nombre de morts pourrait dépasser le bilan de 321 morts lors des inondations survenues dans 34 des 36 Etats du Nigeria en 2024.
Lorsque des journalistes de l’AFP se sont rendus dans la ville en début de semaine, une forte odeur emplissait l’air, provenant des cadavres en décomposition prisonniers des décombres selon les habitants.
Le gouvernement nigérian assure avoir fourni de l’aide, mais sur place, les habitants s’estiment livrés à eux-mêmes et plusieurs familles ont déclaré à l’AFP n’avoir rien reçu.
Avec AFP