Nigeria : la production pétrolière et gazière bientôt boostée par…

Nigeria Afreximbank

Credit Photo : La Nouvelle Tribune

Heirs Energies a signé samedi 20 décembre 2025 un accord de financement avec Afreximbank qui va permettre au Nigeria de booster sa production pétrolière et gazière. Le montant atteint 750 millions de dollars.

La cérémonie s’est déroulée à Abuja, capitale du Nigeria, en présence de Tony Elumelu, président de la compagnie énergétique, et George Elombi, président d’Afreximbank. Les deux hommes ont paraphé un contrat à double tranche structuré comme un prêt garanti basé sur les réserves. L’opération figure parmi les financements les plus importants jamais accordés à une entreprise énergétique africaine détenue localement.

L’argent servira à plusieurs fins. Une partie refinancera la dette existante de Heirs Energies. Le reste financera le développement des champs pétroliers et gaziers de la société. L’objectif affiché consiste à optimiser la production du bloc OML 17, situé dans le delta du Niger près de Port Harcourt. Sam Nwanze, directeur financier de Heirs Energies, a précisé les ambitions de croissance lors de la signature. La compagnie produit actuellement 50 000 barils de pétrole par jour et 120 millions de mètres cubes de gaz. Enfin, le plan prévoit d’atteindre 100 000 barils de pétrole par jour et 250 millions de mètres cubes de gaz dans les trois prochaines années.

Tony Elumelu a salué cet accord en des termes clairs. Il a déclaré : « Cette transaction est une affirmation puissante de ce que l’entreprise africaine peut réaliser lorsqu’elle est soutenue par une exécution disciplinée et du capital africain à long terme. »

Le milliardaire a insisté sur l’importance du capital africain pour financer l’avenir du continent. George Elombi a pour sa part souligné l’engagement d’Afreximbank envers la création de valeur et l’autonomisation des entrepreneurs africains. Il a évoqué la possibilité d’étendre la collaboration à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest comme le Ghana et la Côte d’Ivoire.

La relation entre les deux institutions remonte à 2021. Cette année-là, Heirs Energies avait acquis 45% de participation dans le bloc OML 17 pour 1,1 milliard de dollars. Shell détenait auparavant 30% du bloc, Total 10% et ENI 5%. Afreximbank avait déjà participé à cette transaction avec un financement de 250 millions de dollars. Le reste provenait d’un consortium de banques internationales et locales. La Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) conserve 55% de participation dans OML 17 mais sans rôle opérationnel actif. Bref, Heirs Energies est devenu l’opérateur unique du bloc.

Les résultats opérationnels témoignent d’une transformation. Au moment de l’acquisition, OML 17 produisait environ 25 000 barils de pétrole par jour et 50 millions de pieds cubes de gaz par jour. La production a doublé en quatre ans. La compagnie a réactivé plus d’une centaine de puits dormants, dont certains étaient fermés depuis 37 ans pour des raisons de sécurité et de relations communautaires. Le taux de livraison au terminal atteint désormais 95 à 100%, contre des niveaux bien inférieurs auparavant en raison du vol de pétrole et des goulets d’étranglement des infrastructures.

L’approvisionnement en gaz domestique représente une priorité stratégique. Toute la production gazière d’OML 17 alimente le marché nigérian. Heirs Energies est devenu le plus grand fournisseur de gaz de l’est du Nigeria.

La compagnie approvisionne quatre centrales électriques et plusieurs industries de la région de Port Harcourt. Cette orientation vers le marché intérieur correspond à la vision d’Africapitalisme promue par Tony Elumelu : construire des entreprises compétitives qui élargissent l’accès à l’énergie et créent des emplois.

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