Nigeria : la grogne monte chez la population ; les abonnements…

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Crédits photo : Pixabay / GDJ

Le Nigeria fait face à une vague de mécontentement populaire. En effet, l’Association des abonnés à la téléphonie, à la télévision par câble et à Internet (ATCIS) s’est fermement opposée à la perspective d’une hausse des tarifs des services de téléphonie mobile lors d’une récente conférence de presse à Lagos.

Cette prise de position intervient dans un contexte engendré par les opérateurs télécoms, regroupés au sein de l’Association of Licensed Telecoms Operators of Nigeria (ALTON).

Ces derniers ont sollicité auprès de la Nigerian Communications Commission (NCC) une augmentation substantielle de 40% des tarifs pour les communications vocales et les données.

L’impact potentiel de cette augmentation tarifaire sur la population nigériane est au cœur des préoccupations.

Sina Bilesanmi, président national de l’ATCIS, a souligné que malgré les défis auxquels l’industrie est confrontée, notamment la hausse des coûts opérationnels et les besoins d’investissement en infrastructures, une telle augmentation imposerait un « fardeau excessif » aux consommateurs, déjà éprouvés par la conjoncture économique actuelle.

Cette situation met en lumière le délicat équilibre entre la nécessité pour les opérateurs de maintenir leur rentabilité face à l’inflation des coûts, notamment celui du diesel, et l’impératif de préserver l’accessibilité des services de télécommunication pour la population.

Avec 164,3 millions d’utilisateurs d’Internet, dont 94,3 millions en haut débit, le Nigeria se trouve à un carrefour crucial de son développement numérique.

Un problème plus grand pour le Nigeria

L’enjeu dépasse le simple cadre des télécommunications. Une hausse significative des tarifs pourrait freiner l’adoption et l’utilisation des services numériques, essentiels au développement économique et social du pays.

Elle risquerait de creuser davantage la fracture numérique et d’entraver l’inclusion financière, pilier de la stratégie de développement nationale.

Face à ce dilemme, les autorités nigérianes devront naviguer habilement entre les intérêts des opérateurs et ceux des consommateurs.

La décision de la NCC sera déterminante pour l’avenir du secteur et pourrait servir de baromètre pour d’autres pays africains confrontés à des défis similaires.

L’issue de cette confrontation entre opérateurs et consommateurs pourrait redéfinir le paysage des télécommunications au Nigeria, avec des répercussions potentielles sur l’ensemble du continent africain.