L’année 2024 s’avère être une période d’épreuve pour le Nigeria et son président Bola Tinubu. En effet, le pays demeure confronté à une crise budgétaire sans précédent.
Cette fois-ci, elle se retrouve exacerbée par une forte augmentation des coûts de service de la dette. Ce qui met à rude épreuve les finances publiques du pays le plus peuplé d’Afrique de l’Ouest.
Concrètement, selon les dernières données de la Banque centrale du Nigeria (CBN), le coût du service de la dette a connu une hausse spectaculaire de 69% au premier semestre 2024.
Il a dorénavant atteint la somme astronomique de 2 174,4 milliards de FCFA. Cette somme est d’autant plus inquiétante lorsqu’on la compare aux 1 288,8 milliards de FCFA de l’année passée.
Ce décalage de plusieurs milliards illustre parfaitement l’ampleur du défi auquel fait face l’administration de Bola Tinubu pour redresser le pas au Nigeria.
D’où proviennent ces milliards, nœud du problème de Bola Tinubu au Nigeria ?
La dévaluation du naira apparaît comme le principal coupable de cette situation alarmante.
En effet, la chute de la monnaie nationale a considérablement alourdi le poids des remboursements sur les finances publiques, créant un effet boule de neige sur l’endettement du pays.
Le service de la dette absorbe désormais la moitié des dépenses totales du Nigeria, un chiffre qui souligne l’urgence de la situation.
Face à des revenus qui ne s’élèvent qu’à 1 342,8 milliards de FCFA, le gouvernement fédéral se trouve dans l’obligation d’emprunter davantage. Non pas pour investir dans le développement du pays, mais simplement pour honorer ses dettes existantes.
Ce cercle vicieux d’endettement menace sérieusement la stabilité économique du Nigeria à long terme.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en janvier 2024, le Nigeria a enregistré une augmentation de 37% des paiements liés à la dette, atteignant 272,1 milliards de FCFA.
Plus alarmant encore, le mois de mai a vu un pic historique de 813,6 milliards de FCFA, un montant qui témoigne de l’impact dévastateur de la dévaluation monétaire sur les finances publiques.
Cette situation financière précaire a des répercussions profondes sur l’économie nigériane dans son ensemble. Avec la moitié du budget national consacrée au remboursement de la dette, le gouvernement Tinubu se trouve dans l’incapacité de financer adéquatement des secteurs vitaux tels que l’éducation, la santé et les infrastructures.
Cette réalité compromet non seulement le bien-être immédiat de la population, mais aussi les perspectives de croissance à long terme du pays.