Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, a limogé l’ensemble des dirigeants de la compagnie pétrolière nationale, la NNPC, a annoncé l’un de ses porte-parole le mercredi 2 avril 2025, alors que le pays, premier producteur de pétrole du continent africain, fait face à une baisse de sa production depuis plusieurs années.
Mele Kyari, directeur général de la Nigerian National Petroleum Company (NNPC) Limited, ainsi que le président de la société, Pius Akinyelure, un proche allié de M. Tinubu, ont été remerciés.
Il a été immédiatement remplacé par Bayo Ojulari, ancien directeur général de Shell Nigeria Exploration and Production Company (SNEPCO), filiale du géant pétrolier et gazier britannique Shell.
“La restructuration du conseil d’administration (de la NNPC, NDLR) est cruciale pour améliorer l’efficacité opérationnelle, rétablir la confiance des investisseurs, stimuler le contenu local, favoriser la croissance économique et faire progresser la commercialisation et la diversification du gaz”, a déclaré le mercredi 2 avril 2025 le conseiller en communication de Bola Tinubu, Bayo Onanuga.
La NNPC fait l’objet depuis longtemps d’allégations de corruption, d’ingérence politique et de mauvaise gestion.
La production de pétrole nigériane a baissé ces dernières années, tombant en 2023 à moins d’un million de barils par jour, loin des 2 millions souhaités par le gouvernement d’ici 2027.
La compagnie pétrolière d’État est censée contribuer à hauteur d’au moins 10% de la production quotidienne du pays d’ici 2027.
La nouvelle direction a pour mission de revoir les partenariats stratégiques, d’augmenter la production quotidienne de pétrole, de répondre à la demande locale croissante et de mettre un terme au vol de pétrole généralisé.
« Le président Tinubu s’attend à ce que le nouveau conseil d’administration fasse passer la part de la NNPC dans la production de pétrole brut à 200.000 barils (par jour, NDLR) d’ici 2027 et à 500.000 barils (par jour) d’ici 2030« , a précisé M. Onanuga.
Une source au sein de la présidence a déclaré à l’AFP, sous requête d’anonymat, que Bola Tinubu était préoccupé par la « crise de confiance » entre la compagnie nationale et les acteurs privés du secteur pétrolier.
Mais une autre source proche de la présidence a insisté sur le fait que ces remplacements à la tête de la compagnie ne constituaient pas une sanction contre l’ancien conseil d’administration. « Le chef de l’Etat veut ouvrir un nouveau chapitre de la vie de l’entreprise« , a ajouté cette source.
Avec AFP.