Au Nigeria, Bola Tinubu a pris une décision qui soulage les abonnés télécoms. Le président Nigérian a supprimé le droit d’accise sur les télécoms afin de rendre les services plus accessibles.
En effet, le Nigeria compte 171,7 millions d’abonnés télécoms, ce qui le place en tête des marchés africains.
Cependant, le secteur télécoms national reste confronté à une cinquantaine de taxes et prélèvements jugés excessifs par les acteurs.
Le gouvernement nigérian a décidé de supprimer définitivement le droit d’accise de 5 % sur les services de télécommunications, après une première suspension en 2023. La mesure, confirmée par le vice-président exécutif de la Nigerian Communications Commission (NCC), Aminu Maida, devrait soulager aussi bien les consommateurs que les opérateurs.
« Prévu par la loi de finances 2020 et dévoilé en 2022 par l’administration Buhari pour compenser la baisse des recettes pétrolières et gazières, ce droit d’accise avait été plusieurs fois repoussé avant d’être suspendu par le président Bola Tinubu en juillet 2023. Il avait toutefois été réinscrit dans le projet de loi de finances 2024 adopté par le Sénat en mai 2025 », renseignent les médias locaux.
À l’époque, Gbenga Adebayo, président de l’Association des opérateurs de télécommunications agréés du Nigeria (ALTON), avait averti dans un communiqué : « nous n’avons pas eu d’éclaircissements sur la manière dont la taxe de 5 % serait mise en œuvre, mais le fardeau retombera sur le consommateur. Les télécommunications devraient être traitées comme un bien social, et non taxées comme des articles de luxe. Personne ne taxe les télécommunications de la sorte dans les pays où l’infrastructure est prise au sérieux ».
Pendant des années, les opérateurs ont jonglé avec un véritable labyrinthe de taxes, des frais de licences aux droits d’importation, tout en devant absorber l’augmentation du coût de l’énergie et les fluctuations monétaires. Cette surcharge a freiné l’expansion des services et pesé sur le pouvoir d’achat des abonnés.
Avec l’annonce de Bola Tinubu, ce fardeau s’allège enfin.
Aminu Maida a souligné que cette mesure n’est pas seulement une baisse de taxe : elle est un signal fort pour les entreprises et les utilisateurs, et elle encourage la modernisation du secteur. Chaque abonné, du plus urbain au plus rural, pourra ressentir concrètement cet effet sur sa facture et sur la qualité des services.
Pour les experts du secteur, la suppression du droit d’accise est une première étape. La GSMA et l’ALTON recommandent une refonte globale de la fiscalité, visant à simplifier les procédures et à réduire les coûts opérationnels.
Parmi leurs propositions figurent « l’harmonisation des droits de passage entre États, la révision de la TVA sur les infrastructures, et des ajustements sur les taxes liées à l’éducation supérieure et aux revenus des fournisseurs de tours ».
D’autres mesures envisagées comprennent la réduction des droits d’importation pour les équipements, l’amortissement fiscal pour les infrastructures télécoms et l’allègement de la TVA sur le diesel importé.
L’objectif est clair : rendre les services plus abordables, encourager les investissements dans les infrastructures et accompagner la croissance numérique du Nigeria, pour que chaque abonné puisse profiter d’une connectivité fiable et accessible.