Les autorités du Nigeria ont annoncé ce samedi 16 août 2025 avoir arrêté deux dirigeants présumés du groupe jihadiste Ansaru, responsable en 2022 de l’attaque d’une prison près de la capitale Abuja qui avait permis l’évasion temporaire de centaines de détenus.
Mahmud Muhammad Usman et Mahmud al-Nigeri ont été capturés lors d’une « opération ciblée » menée « entre mai et juillet », a déclaré à la presse le conseiller à la sécurité nationale du Nigeria, Nuhu Ribadu.
Selon M. Ribadu, les deux hommes sont les leaders du groupe Ansaru, issu d’une scission de Boko Haram en 2012. Ansaru s’est ensuite rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Les États-Unis ont désigné Ansaru et Boko Haram comme des « organisations terroristes étrangères » en 2013.
Après la scission, le groupe s’était établi à Kano, deuxième ville du Nigeria située dans le nord du pays, dans l’État éponyme.
Les deux hommes figuraient également sur les listes internationales de personnes recherchées, a-t-il précisé.
Mahmud Usman est aussi connu sous le nom de Abu Bara et Mahmud al-Nigeri sous celui de Mallam Mamuda. Ils ont également été impliqués dans plusieurs enlèvements très médiatisés dans le centre et le nord-ouest du pays.
Ces arrestations sont une avancée pour le pays ouest-africain dans sa lutte de près de deux décennies contre les jihadistes dans le nord-est. Plus récemment, le Nigeria doit également faire face à des gangs criminels qui multiplient enlèvements et demandes de rançons dans le centre et le nord-ouest.
Les membres d’Ansaru, dont beaucoup ont été éduqués en Occident, avaient dit rejeter le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, car il était trop extrémiste.
Mais le groupe a depuis sombré dans la même violence qu’il dénonçait initialement chez Boko Haram.
Selon M. Ribadu, Mahmud Usman et Mahmud al-Nigeri ont organisé plusieurs enlèvements et vols à main armée de grande envergure, utilisant ces procédés pour « financer le terrorisme au cours des ans ».
Lors d’une attaque audacieuse en juillet 2022, des jihadistes avaient utilisé des armes à feu et des explosifs pour réussir à pénétrer dans la prison de Kuje, un établissement de moyenne sécurité situé à environ 40 km de la capitale Abuja.
Plusieurs centaines de prisonniers avaient alors été libérés, avant d’être repris par la police.
Ansaru avait par la suite revendiqué la responsabilité de l’attaque.
En 2012, le groupe avait déjà attaqué un poste de police dans la capitale, tuant des policiers et libérant des détenus.
Les États-Unis affirment qu’Ansaru a aussi enlevé et exécuté sept travailleurs du BTP étrangers en 2013.
© AFP