Au Niger, le président Tiani s’est tiré une balle dans le pied et ce sont les populations qui vont en souffrir.
En effet, le gouvernement nigérien a pris tout le monde de court en annonçant la dissolution de trois syndicats du secteur de la justice.
Magistrats, agents de justice, personnel technique sont concernés. Le gouvernement nigérien dénonce des dérives répétées de ces structures qui, selon lui, nuisent au bon fonctionnement du service public. En 2024, le syndicat des magistrats avait appelé l’exécutif à cesser de s’immiscer dans le judiciaire.
Pour de nombreux observateurs, Tiani file du mauvais coton et crée des dommages aux populations.
« La justice ne doit être l’otage d’aucun pouvoir », affirme le syndicat autonome des magistrats. Le Saman dénonce, dans son communiqué, une « attaque inacceptable » contre les syndicats du secteur, qui sape la séparation des pouvoirs, prise « dans un contexte de restrictions croissantes des libertés ». Des recours en justice ont déjà été engagés.
Le texte fustige les déclarations du ministre de la Justice pour « justifier l’injustifiable ». Alio Daouda avait notamment mis en avant des dérives des syndicats nuisant au bon fonctionnement du service public.
Un discours truffé de contrevérités, selon le Saman, qui dénonce par ailleurs le manque de réformes depuis deux ans et un climat de stress permanent chez tous les acteurs judiciaires. Il accuse le ministre, ancien président de la cour d’appel de Niamey et du tribunal militaire, de vouloir prendre sa revanche sur le syndicat dont il a été exclu en 2003.
Avant le Saman, plusieurs organisations ont condamné la décision de dissolution des syndicats du secteur par les autorités de Niamey. L’ordre national des avocats entame demain une grève de deux jours.
La branche africaine de la confédération syndicale internationale s’est inquiétée mardi 12 août d’une escalade des violations des libertés syndicales au Niger.