Niger : une association de la presse réclame la libération de journalistes détenus

Niger : une association de la presse réclame la libération de journalistes détenus Niger l'Observatoire National de la Communication (ONC)

Crédit Photo : ActuNiger

Une importante organisation de la presse au Niger, le Cadre d’action des professionnels des médias (CAP Médias-Niger), a appelé les autorités à libérer tous les journalistes détenus dans ce pays.

Selon l’ONU, 13 journalistes ont été arrêtés cette année au Niger, accusés de diffamation, d’atteinte à la sécurité nationale ou de complot contre l’autorité de l’État en vertu d’une loi sur la cybercriminalité, adoptée en juin 2024.

CAP Médias-Niger est un regroupement de journalistes indépendants ou issus de médias officiels, favorable au régime militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum en 2023.

Dans un communiqué consulté par l’AFP mercredi, CAP Médias-Niger « appelle (les autorités) à la libération de tous les journalistes détenus » et « à mettre fin aux restrictions à la liberté d’expression ».

Cette association « tient à faire part de sa vive préoccupation quant à certaines restrictions de liberté de la presse » et « autres pressions et menaces pouvant entraver la capacité à informer objectivement les citoyens ».

Selon elle, au moins huit journalistes « continuent à être privés de leur liberté dans diverses geôles depuis plusieurs mois » et « certains n’ont jamais été présentés devant un juge ».

Vendredi, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, avait « appelé les autorités du Niger à libérer les journalistes toujours détenus et à mettre fin à toutes les procédures qui excèdent les limites strictes fixées par le droit international ».

Six journalistes ont été interpellés au début du mois et inculpés pour « complicité de diffusion de document de nature à troubler l’ordre public ».

Parmi eux, trois sont emprisonnés à la prison de Kollo (50 km au sud de Niamey), selon une source proche du dossier.

En septembre, la justice nigérienne avait condamné à trente mois de prison de ferme Hassane Zada, journaliste et figure de la société civile, pour « propos injurieux » à l’encontre du chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani.

Toujours en septembre, Ali Soumana, le directeur de publication du Courrier, important hebdomadaire au Niger, a été inculpé et écroué pour « diffamation », après une plainte du Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine.

Ces vagues d’arrestations surviennent au moment où les médias indépendants sont confrontés à d’énormes difficultés financières, leurs employés totalisant des arriérés de salaires pouvant atteindre « seize mois », s’indigne CAP Médias-Niger.

Selon l’ONG Amnesty International, les violations des droits civils et politiques ont augmenté au Niger depuis le coup d’État.

En 2025, le Niger est en 83ème position sur 180 pays dans le classement de la liberté de la presse de l’ONG Reporters sans Frontières, chutant ainsi de trois places, par rapport à 2024.

Avec AFP

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