Niger : trois ONG demandent la libération « immédiate » d’une figure de la société civile

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Crédits photo : RFI / © FMM RFI Studio graphique

Amnesty International, Human Rights Watch (HRW) et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) ont demandé lundi à la junte au pouvoir au Niger la libération immédiate de Moussa Tchangari, « éminent militant de la société civile », arrêté la semaine dernière.

« Les autorités militaires du Niger devraient immédiatement libérer un éminent militant de la société civile et détracteur du gouvernement détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits fondamentaux et abandonner toutes les charges retenues contre lui », ont déclaré les trois organisations, dans un communiqué conjoint transmis à l’AFP.

Son arrestation le 3 décembre à son domicile « semble être liée à la répression généralisée menée par les autorités nigériennes contre l’opposition politique, les médias et la dissidence pacifique depuis que le général Abdourahamane Tiani a pris le pouvoir », lors du coup d’État militaire de juillet 2023, ont-elles ajouté.

Moussa Tchangari, secrétaire général de l’association nigérienne Alternative Espaces Citoyens (AEC), « est la dernière victime en date de la campagne menée par le gouvernement nigérien pour écraser toute critique de ses politiques et pratiques », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse principale de Human Rights Watch sur le Sahel.

Emmené sans présentation de mandat d’arrestation par « trois hommes armés en civil, se présentant comme des policiers », selon le témoignage de son épouse, il a ensuite été transféré et interrogé dans les locaux du Service central de lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière organisée, dans la capitale Niamey.

Selon Rabiou Mamane, l’un de ses avocats cité dans le communiqué, qui déplore avoir « dû (se) battre pour voir (son) client », M. Tchangari est accusé d’« apologie du terrorisme, (d’) atteinte à la sûreté de l’État et (d’) association de malfaiteurs en relation avec le terrorisme ».

Me Mamane a également dénoncé « les conditions déplorables dans lesquelles Moussa Tchangari a été arrêté », et affirme que « l’État de droit n’est pas respecté au Niger ».

Les trois organisations internationales de défense des droits humains rapportent que M. Tchangari avait récemment critiqué la décision de la junte de « retirer leurs licences à deux ONG humanitaires, ainsi que la création, le 27 août, d’une base de données sur le terrorisme ».

Amnesty, HRW et la FIDH rappellent par ailleurs que les autorités militaires issues du coup d’Etat du 26 juillet 2023 « détiennent arbitrairement l’ancien président Mohamed Bazoum et son épouse, ainsi qu’au moins 30 membres du gouvernement déchu ».

© Avec l’AFP