Dans une allocution sans équivoque prononcée ce 17 décembre 2024, le chef d’État du Niger, le Général Abdourahamane Tiani a répondu à la proposition de la CEDEAO de revenir dans le groupe.
Le Général Tiani n’y est pas allé de main morte puisqu’il a fermement rejeté la main tendue de la CEDEAO de Bola Tinubu envers le Niger, balayant ainsi les espoirs de réconciliation formulés lors du récent sommet d’Abuja.
Le chef de l’État nigérien a particulièrement insisté sur le caractère « irréversible » de la décision conjointe prise avec le Burkina Faso et le Mali de quitter l’organisation sous-régionale.
À ses dires, cette posture intransigeante s’inscrit dans une démarche plus large de « reconquête de la souveraineté » du Niger et marque une rupture définitive avec ce que Tiani qualifie « d’instrumentalisation » de la CEDEAO par des « puissances étrangères ».
Il faut savoir que cette réponse cinglante intervient à peine 48 heures après la proposition de l’organisation régionale d’accorder un délai de rétractation de six mois aux trois États de l’Alliance des États du Sahel (AES).
L’organisation avait en effet prévu une période transitoire jusqu’au 29 juillet 2025, espérant ainsi maintenir un dialogue avec les trois États dissidents après leur sortie officielle prévue le 29 janvier 2025.
Face aux inquiétudes soulevées par cette rupture, le Président Tiani s’est voulu rassurant quant aux conséquences pratiques de ce retrait, promettant le maintien de « bonnes relations de voisinage » avec les pays de la région.
Il a notamment souligné la volonté du Niger de poursuivre sa coopération avec les 42 autres membres de l’Union Africaine et les pays membres de l’ONU « épris de paix et de justice ».
Cette position inflexible met à mal les efforts de médiation déployés par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son homologue togolais Faure Gnassingbé, dont les mandats venaient d’être prolongés par la CEDEAO.