Niger : Tiani zappe la justice de son pays, le directeur d’Orano Mining est…

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Crédit Photo : ActuNiger

Au Niger, l’arrestation du directeur local d’Orano Mining par le régime de Tiani, continue de susciter un profond malaise. Trois mois après les faits, Ibrahimo Courmo reste détenu, malgré une décision de justice ordonnant sa libération. Un silence pesant entoure encore les raisons de son arrestation, renforçant le climat d’opacité et de tensions entre les autorités nigériennes et le géant français de l’uranium.

“Le 5 mai 2025, une perquisition était menée dans les locaux d’Orano à Niamey, dans un contexte de bras de fer entre le géant français de l’uranium et les autorités nigériennes depuis le coup d’État, il y a deux ans. Le directeur d’Orano Mining dans le pays avait alors été emmené. Il reste depuis détenu dans les locaux de la sécurité extérieure du Niger (DGDSE)”, précise Radio France Internationale qui s’interroge.

Pourquoi Ibrahimo Courmo a-t-il été arrêté ce jour-là ? Pourquoi est-il toujours détenu dans les locaux de la DGDSE, sans mise en examen, ni acte d’accusation officiel ? Trois mois se sont écoulés depuis qu’il a été emmené, et aucune réponse n’a été apportée. L’incompréhension, elle, ne fait que grandir.

Le groupe Orano n’a pas tardé à dénoncer cette arrestation, qu’il a qualifiée d’arbitraire et d’extrajudiciaire. Refusant de rester silencieux, il a saisi la justice nigérienne dans l’espoir de faire reconnaître les droits de son directeur.

Un premier jugement avait pourtant écarté cette demande, estimant que la défense n’avait pas apporté la preuve de la détention d’Ibrahimo Courmo à la DGDSE.
Mais l’affaire a connu un tournant la semaine dernière.

“En première instance, le juge a estimé que la défense d’Ibrahim Courmo n’avait pas apporté la preuve de sa détention à la DGDSE. L’affaire était devant la cour d’appel de Niamey la semaine dernière.

Cette fois, la cour a conclu à une situation de non-droit, le directeur d’Orano Mining Niger étant détenu sans mandat et sans qu’aucune charge ne lui ait été notifiée. Elle a donc demandé sa libération. Demande pour l’instant restée sans effet.”

Ce mutisme des autorités rappelle un précédent douloureux : il y a un an, “la même cour avait demandé la remise en liberté provisoire de quatre anciens ministres de Mohamed Bazoum. L’un d’eux, Hama Amadou Souley, ministre de l’Intérieur avant le coup d’État, se trouve toujours en détention”, a souligné RFI.

Ainsi, au Niger malgré les décisions de justice, malgré les appels à l’État de droit, le régime du généreal Tiani persiste à faire la sourde oreille. Une dérive qui ne cesse d’inquiéter, et qui laisse craindre que la justice, dans ce climat politique tendu, ait perdu bien plus que sa voix : peut-être aussi sa force.

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