Niger : Pour contourner les sanctions de la CEDEAO, les putschistes ont privilégié deux voies

Niger

Crédits photo : Jeune Afrique / © ORTN – TÈlÈ Sahel / AFP

C’est évident, les sanctions imposées par la CEDEAO pour faire plier les putschistes au Niger afin de rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions commencent par se faire sentir.

Dans ce contexte, les nouveaux hommes forts du pays cherchent des voies et moyens pour contourner cet embargo et maintenir en survie son économie déjà très affaiblie.

Ainsi, les opérateurs économiques du pays, réunis en début de semaine à Niamey, après avoir examiné plusieurs axes, pour leurs ravitaillements en marchandises ont privilégié deux voies : la Libye et l’Algérie, deux géants voisins ayant accès à la mer. Un choix opté au détriment de la Guinée et du Cameroun.

Selon les arguments soutenus par les commerçants nigériens, c’est une question de distance et de sécurité. Car, selon eux, la Libye s’est proposée de faire acheminer les marchandises jusqu’à Agadez. Tandis que l’Algérie, pays stable, offre une garantie du point de vue de la sécurité.

Si ce choix se confirme, Conakry y perd une opportunité pour renflouer les caisses de l’État. Car dès le lendemain du putsch à Niamey, la junte guinéenne a apporté son soutien à celle du Niger et a déclaré que le pays n’appliquera pas les sanctions de la CEDEAO.

Mais au delà de l’esprit panafricaniste qui l’amène à soutenir le Niger évoqué par le CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement), on voyait dans cet empressement du pouvoir militaire guinéen une stratégie permettant au port autonome de Conakry, classé premier en Afrique de l’Ouest, de capter une part des importations de ce pays que bénéficient d’autres ports tel que celui de Cotonou, plus proche : le Bénin et le Niger, étant frontaliers.

Reste à savoir, si Conakry n’a pas subi des pressions venant des puissances étrangères dont l’appui à la junte guinéenne n’est plus à cacher.

En attendant, Général Aboudourahmane Tiani, compte sur le Burkina, le Mali et la Guinée en cas d’un recours à la force par la CEDEAO « pour un retour à l’ordre constitutionnel ». Il l’a martelé dans son adresse à la Nation prononcée ce samedi.

Pour ne rien rater de l’actualité dans le monde, veuillez rejoindre notre canal Telegram en cliquant ici.