Nouvel accroc dans le dialogue entre la junte au Niger et la CEDEAO. Attendue mercredi 25 janvier à Niamey, la délégation de médiateurs ouest-africains s’est heurtée dans un premier temps à un refus d’atterrir de la part des autorités militaires.
Après une journée de tractations, l’avion a finalement pu se poser en soirée. Mais dans un climat de manifestations hostiles au processus de médiation régional.
Composée de plusieurs ministres des Affaires étrangères de la sous-région, dont le Togolais Robert Dussey, la délégation devait initialement arriver dans la matinée dans la capitale nigérienne.
Las, faute d’autorisation, l’appareil n’a pu se poser comme prévu. Seul Dussey a réussi à entrer au Niger dans l’après-midi.
Ce n’est que tard dans la soirée que le reste de l’équipe a obtenu le feu vert, en décollant exceptionnellement depuis Abuja. Entre temps, la rue niameyenne s’est enflammée au sujet de cette médiation contestée par une partie de la société civile.
Un climat de défiance persistant du Niger envers la CEDEAO et ses médiateurs
Malgré la reprise du dialogue avec la CEDEAO initiée mi-décembre, un climat de défiance persiste entre la junte du général Abdourahamane Tiani et les partenaires ouest-africains. Ce nouvel accroc protocolaire en est l’illustration.
D’autant que le mécontentement grandit aussi au sein de la population, comme l’attestent les manifestations anti-CEDEAO organisées dans la capitale.
Une situation sociale volatile qui complique encore davantage la tâche des médiateurs, déjà soumis à de fortes pressions de l’organisation sous-régionale.
Leur objectif reste inchangé : négocier un calendrier de transition avec la junte et obtenir la libération de l’ancien président Bazoum, renversé en juillet dernier par les militaires. Des discussions ardues en vue, sur fond de ras-le-bol populaire.
Si les échanges parviennent à leur terme, ils devraient aussi aborder la question épineuse des sanctions imposées au Niger depuis le putsch.
Des restrictions encore lourdes de conséquences pour l’économie du pays, malgré un certain assouplissement obtenu en décembre.
De quoi compliquer encore la tâche de médiateurs ouest-africains, venus tenter d’infléchir des militaires nigériens témoignant peu d’empressement à lâcher les rênes du pouvoir.
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