Après la nationalisation de la Société des mines de Liptako (SML) par le Niger, l’entreprise australienne McKinel ancienne actionnaire majoritaire de l’entreprise minière, sort du silence.
Pour rappel, le président nigérien Abdourahamane Tiani a signé une ordonnance le 8 août 2025 pour reprendre le contrôle de la Société des mines de Liptako.
C’est face à cette situation que McKinel Resources Limited, qui détenait 80% du capital de la SML, a exprimé sa « grande surprise et déception » dans un communiqué officiel.
Il faut savoir que l’entreprise australienne exploitait les mines d’or de Samira Libiri et Boulondjounga depuis 2019. Elle affirme même avoir investi « plus de 40 millions de dollars US » durant cette période.
Pourquoi une telle démarche des autorités nigériennes ? Elles reprochent plusieurs manquements à McKinel.
Premièrement, l’entreprise n’a jamais présenté le plan d’investissement de 10 millions de dollars promis lors de sa prise de contrôle. Deuxièmement, elle a accumulé des arriérés fiscaux et salariaux importants. Enfin, plus de 50% des effectifs ont été licenciés ou mis en chômage technique.
Selon le communiqué du Secrétariat général du gouvernement : « Le non-respect de cet engagement a eu pour conséquence immédiate l’accumulation des arriérés de taxes et des salaires entraînant un manque de visibilité sur les réserves minières à exploiter et un endettement important. »
McKinel se défend en évoquant des circonstances exceptionnelles. L’entreprise explique que la production a été « fortement perturbée » par des attaques terroristes récurrentes depuis 2020.
De plus, la présence de mines terrestres dans les zones aurifères aurait limité l’accès aux ressources. Ces éléments constituent ce qu’on appelle des « cas de force majeure », c’est-à-dire des événements imprévisibles et insurmontables.
L’entreprise australienne regrette donc une décision prise « sans consultation préalable ». Elle affirme avoir entamé des négociations depuis début 2025 pour céder ses actions à l’État nigérien.
McKinel insiste sur « l’importance du dialogue et du respect des engagements contractuels » pour maintenir la confiance des investisseurs.
Cette nationalisation n’est pas la première dans le pays du Sahel. Elle fait suite à celle de la Société des mines de l’Aïr (SOMAIR), filiale du groupe français Orano, survenue deux mois plus tôt.
Les autorités justifient cette approche par la nécessité de « sauver cette entreprise hautement stratégique ».
La direction de McKinel appelle ses partenaires et employés à « garder leur calme » en attendant une solution négociée. Cependant, l’entreprise souligne que la stabilité juridique et sécuritaire reste essentielle pour attirer les investissements futurs.