Les avocats du président nigérien, Mohamed Bazoum renversé par un putsch le 26 juillet, et retenu prisonnier depuis, ont demandé vendredi à la CEDEAO d’exiger sa libération, en application d’une décision de justice, à la veille d’un sommet de l’organisation ouest-africaine.
Le 15 décembre, la Cour de justice de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait ordonné la remise en liberté du président Bazoum ainsi que son retour au pouvoir.
« C’est la responsabilité de la CEDEAO et de ses États membres de s’assurer que les décisions de justice soient effectivement appliquées et que le président Bazoum et son épouse soient libérés », a déclaré Mohamed Seydou Diagne, coordinateur du collectif d’avocats, dans un communiqué transmis à l’AFP.
« La Cour a ordonné aux autorités militaires de les libérer immédiatement et de restituer le pouvoir du président Bazoum, dont le mandat lui avait été confié démocratiquement », précise le collectif d’avocats dans ce texte.
Selon eux, Mohamed Bazoum n’a jamais été présenté à un magistrat et ne reçoit aucune visite – outre celle de son médecin – depuis le 19 octobre 2023.
Début janvier, le fils de Mohamed Bazoum, Salem, avait été libéré et immédiatement transféré vers le Togo où il se trouve actuellement. Il est toujours accusé de « complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité ou la sûreté de l’État ».
Le 13 février, le chef du régime militaire nigérian Abdourahamane Tiani avait affirmé dans une interview à la télévision nationale que la libération de M. Bazoum n’était « pas à l’ordre du jour ».
Un sommet extraordinaire de la CEDEAO est prévu samedi à Abuja, au Nigeria, pour examiner la situation politique et sécuritaire dans la région.
Le Niger, gouverné par un régime militaire depuis le 26 juillet et lourdement sanctionné par la CEDEAO depuis, a annoncé le mois dernier son retrait de l’organisation ouest-africaine.
Ses deux voisins et alliés, le Burkina et le Mali, également sous la coupe de militaires, ont aussi choisi cette option.
Les trois régimes militaires ne cessent de dénoncer l’instrumentalisation faite selon eux de la CEDEAO par la France.
« En vertu de l’article 91 du Traité révisé de la CEDEAO », le Niger est tenu de continuer à « s’acquitter des obligations qui lui incombent » pendant une période d’un an, notent les avocats de Mohamed Bazoum, dans leur communiqué vendredi.
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