Dans un geste symbolique fort, le Niger envisage de baptiser une rue au nom du président russe Vladimir Poutine.
Cette décision s’inscrit dans le contexte d’un rapprochement croissant entre Niamey et Moscou, initié depuis l’arrivée au pouvoir du général Abdourahamane Tiani en juillet 2023.
Selon des informations relayées par le média russe Sputnik, les villes de Niamey, la capitale, et Zinder sont prêtes à honorer le dirigeant russe en renommant l’une de leurs artères.
Le maire de Zinder, Issoufou Mamane, a déclaré : « Nous sommes prêts à le faire parce que la Russie nous a aidés, a soutenu notre peuple dans les moments difficiles ».
Cette initiative témoigne d’un changement profond dans la politique étrangère nigérienne. Depuis le coup d’État de 2023, le pays a rompu ses liens historiques avec la France et s’est tourné vers la Russie, perçue comme un nouvel allié stratégique.
Ce revirement s’inscrit dans une tendance régionale plus large, avec le Mali et le Burkina Faso adoptant une posture similaire.
Le rapprochement avec Moscou se manifeste également sur le plan militaire. Le Niger a accueilli des instructeurs russes et renforcé sa coopération en matière de défense avec la Russie.
Cette alliance sécuritaire vise à lutter contre les groupes djihadistes qui déstabilisent la région sahélienne depuis plusieurs années.
Cependant, ce pivot géopolitique soulève des interrogations quant à ses implications à long terme. Si le soutien russe est perçu comme une alternative à l’influence occidentale, certains observateurs s’inquiètent des conséquences potentielles sur la gouvernance et les libertés civiles.
L’hommage à Vladimir Poutine à travers la toponymie urbaine illustre la volonté du régime du Niger de marquer symboliquement ce nouveau partenariat.
Au-delà du geste, il reflète une reconfiguration plus profonde des alliances dans la région du Sahel, où la Russie cherche à étendre son influence.
Alors que le Niger s’éloigne de ses partenaires traditionnels, l’évolution de ses relations avec Moscou sera scrutée de près par la communauté internationale.
L’impact de ce rapprochement sur la stabilité régionale et le développement du pays reste à déterminer dans les mois et années à venir.