Alors que l’AES, dont le Niger fait partie, a réitéré récemment son désir de quitter la CEDEAO, le pays sahélien n’a pas hésité avant de tendre la main au Togo.
Le geste intervient après une tragique attaque terroriste ayant frappé le Togo le 20 juillet 2024. Concrètement, le Niger a envoyé un message de compassion et de solidarité, émanant des plus hautes sphères, à son voisin de la CEDEAO.
Le général Abdourahamane Tiani, figure de proue du pouvoir à Niamey, a choisi les mots de la fraternité pour s’adresser à Lomé.
Au-delà des condoléances protocolaires, c’est une véritable proposition de collaboration qui transparaît dans ce message diplomatique.
Cette main tendue résonne comme un écho aux soutiens passés du Togo envers le Niger. Elle dessine les contours d’une possible coopération bilatérale face au fléau terroriste.
L’action du général Abdourahamane Tiani transcende par ailleurs les clivages politiques qui ont pu éloigner le Niger de ses partenaires régionaux de la CEDEAO.
Dans ce geste, on peut lire une volonté de pragmatisme face aux défis sécuritaires communs.
Le Niger, malgré ses différends avec la CEDEAO, semble ainsi privilégier une approche concrète et ciblée pour aborder les menaces qui pèsent sur la stabilité régionale.
Cette initiative nigérienne pourrait-elle être le prélude à un dégel des relations avec l’ensemble de la CEDEAO ? Rien n’est moins sûr.
Mais elle témoigne d’ores et déjà d’une diplomatie sahélienne en mouvement, capable de s’adapter aux réalités du terrain au-delà des postures institutionnelles.