Au Niger, l’exploitation artisanale de l’or a véritablement débuté avec la disette de 1984. Les populations en quête de subsistance pour leur survie se sont ruées dans le Liptako.
C’est ainsi que sont nés les sites de Koma Bangou, Libiri, Tialkam, Boulon Djounga, Séfa Nangué, etc. Il s’agissait d’une activité saisonnière de subsistance qui s’est accentuée au fil du temps pour devenir de nos jours, une activité principale.
Plus de 200 sites d’orpaillage sont répertoriés et plus de 800 000 personnes vivent de cette activité à travers le pays.
En vue de créer une co-entreprise pour ouvrir une raffinerie d’or et une usine de fabrication de bijoux au Niger, le gouvernement nigérien a signé cette semaine un accord de partenariat avec Kamlesh Pattni, le patron de la société Suvarna Royal Gold Trading enregistrée à Dubaï.
Niger : un associé dont l’identité et le pedigree suscitent de nombreuses critiques dans le pays
Mais alors que le ministre des Mines salue un projet de « révolution structurelle » « au bénéfice des Nigériens » qui doit permettre de valoriser la filière aurifère, plusieurs voix s’élèvent aussi pour fustiger un accord dangereux pour la crédibilité internationale du Niger.
Kamlesh Pattni traîne en effet derrière lui une réputation sulfureuse. Depuis le mois de décembre dernier, celui-ci fait notamment l’objet de sanctions aux États-Unis et au Royaume-Uni pour son implication dans une affaire de commerce illicite d’or au Zimbabwe.
Selon le département américain du Trésor, le stratagème frauduleux qu’il y a mis en place « a privé les citoyens zimbabwéens du bénéfice de [cette ressource naturelle], tout en enrichissant des fonctionnaires corrompus et des criminels ».
Auparavant, au Kenya, dans les années 1990, celui-ci avait également trempé dans le scandale Goldenberg, une affaire de détournement massif de fonds publics par l’intermédiaire d’incitations frauduleuses à l’exportation d’or et de diamants qui l’avait contraint à fuir le pays.
Nairobi ayant fini par abandonner les charges à son encontre, Kamlesh Pattni avait pu y retourner.