Le Niger, pays membre de l’Alliance des États du Sahel, vient de porter de lourdes accusations envers son voisin le Nigeria.
Concrètement, le Niger accuse formellement le Nigeria d’ingérence dans ses affaires intérieures, suite à une attaque survenue le 17 décembre sur l’oléoduc reliant le Niger au Bénin.
Dans une déclaration musclée ce vendredi 20 décembre, les autorités nigériennes ont pointé du doigt un présumé soutien de l’armée nigériane aux assaillants, une accusation immédiatement rejetée par Abuja.
Pour rappel, cette confrontation diplomatique s’inscrit dans un contexte déjà tendu, marqué par des relations détériorées depuis le coup d’État du 26 juillet au Niger et les sanctions économiques qui ont suivi, soutenues notamment par le Nigeria et le Bénin.
L’incident survient aussi dans un moment particulièrement critique pour le Niger, qui doit honorer ses engagements financiers, notamment le remboursement d’une avance chinoise de 400 millions de dollars, grâce aux revenus pétroliers transitant par cet oléoduc stratégique.
Le ministère nigérian des Affaires étrangères a fermement réfuté les accusations nigériennes dans un communiqué publié le 21 décembre, réaffirmant son engagement dans la lutte antiterroriste et son refus de soutenir toute activité déstabilisatrice.
Au final, l’enjeu dépasse le cadre strictement bilatéral, car la stabilité de cet axe d’exportation est cruciale non seulement pour l’économie nigérienne, mais aussi pour ses engagements internationaux, notamment vis-à-vis de la Chine.
La suspension des exportations pourrait avoir des répercussions significatives sur la capacité du Niger à honorer ses dettes et à maintenir ses relations commerciales internationales.