Un vent de changement souffle entre le Niger et la Russie. Quelques mois après le coup d’État militaire ayant renversé le Président Mohamed Bazoum, le nouveau Premier Ministre nigérien Ali Lamine Zeine effectue une visite officielle en Russie cette semaine.
L’objectif affiché est de jeter les bases d’un partenariat stratégique entre les deux pays. Accompagné de plusieurs Ministres, M. Zeine a été reçu le 16 janvier à Moscou par le vice-Premier ministre russe Alexeï Overchouk.
Lors de cette rencontre, les deux hommes ont affiché leur volonté de dynamiser les relations bilatérales.
« Nous sommes intéressés par l’expansion des liens commerciaux, économiques et d’investissement, l’augmentation des échanges commerciaux », a ainsi déclaré le responsable russe.
De son côté, le Premier Ministre nigérien a justifié sa venue en Russie par « la volonté du peuple nigérien de tisser des liens approfondis dans le respect de notre souveraineté ».
Une pique à peine voilée à l’encontre de l’ancienne puissance coloniale, la France, dont l’influence est désormais remise en cause à Niamey.
Coopération militaire renforcée entre le Niger et la Russie
Première conséquence concrète de ce rapprochement, les deux pays ont convenu d’intensifier leur coopération militaire. Le Ministre nigérien de la Défense, le général Mody Salifou, s’est ainsi entretenu avec ses homologues russes, les généraux Fomine et Evkourov.
Au menu des discussions : la livraison d’équipements militaires russes et l’entraînement des forces armées nigériennes, confrontées à des attaques terroristes récurrentes sur leur sol.
Un domaine dans lequel Moscou dispose d’une solide expertise à faire valoir. D’autres secteurs de coopération se retrouvent également évoqués, comme l’agriculture, l’énergie ou les infrastructures.
Autant de domaines où des entreprises russes pourraient rapidement supplanter leurs concurrentes françaises, historiquement bien implantées au Niger.
Enfin, cette visite marque un tournant dans la politique étrangère du Niger. Sept mois après un putsch mettant fin aux 30 ans de la Françafrique, le pays affirme sa volonté de se libérer de la tutelle de Paris.
Et trouve en Russie un partenaire de poids pour accélérer son émancipation, à l’image du Mali voisin. Au grand dam de la diplomatie française.
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