Dans un nouveau bras de fer aux relents de guerre froide, les autorités militaires du Niger viennent de forcer la main aux États-Unis.
Niamey a en effet annoncé avoir demandé à Washington de planifier le retrait de ses troupes stationnées sur le territoire nigérien.
Cette décision abrupte fait suite à la dénonciation par le Niger d’un accord de coopération militaire vieux de plus d’une décennie avec les Américains.
Un nouveau camouflet pour les intérêts stratégiques de l’Oncle Sam au Sahel, quelques mois après le coup d’État qui a porté les militaires au pouvoir.
Selon les informations rapportées, l’ambassadrice américaine Kathleen FitzGibbon a été convoquée mercredi par le ministre nigérien de l’Intérieur.
Ce dernier lui a signifié que son pays devrait prochainement soumettre un plan concret pour le « désengagement » des quelque 1000 soldats américains déployés sur la base aérienne de Niamey.
Une demande des plus explicites, qui intervient peu après la visite infructueuse d’une délégation américaine de haut rang, dépêchée pour renouer le dialogue avec la junte au pouvoir.
Manifestement, le coup de force des militaires n’a en rien entamé leur ferme volonté de rompre avec les accords hérités du régime déchu.
En dénonçant un texte « imposé unilatéralement » par Washington en 2012, le Niger rejoint la mouvance des voisins malien et burkinabè.
Comme eux, il semble décidé à faire fi des protestations occidentales pour recentrer ses alliances militaires et commerciales autour de la Russie.
Une ligne dure qui n’a pas manqué d’inquiéter les capitales européennes et américaine, déjà très préoccupées par l’influence grandissante des mercenaires russes de Wagner au Sahel.
Le camp des putschistes nigériens aurait même déjà réactivé ses contacts avec Moscou pour « renforcer » leur coopération dans le domaine sécuritaire.
Au Niger comme ailleurs, la guerre froide 2.0 semble bel et bien s’installer dans cette région tourmentée, laissant Washington compter ses revers face à l’offensive russe tous azimuts.
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