Niger : le gouvernement met les points sur les i avec la Banque Mondiale

Niger : coup dur pour le pays, plus de 1,5 million de personnes affectées par...

Crédit Photo : BBC

Le Niger a récemment marqué un point important dans le rétablissement de ses relations avec la Banque Mondiale.

Lors d’une rencontre le 15 février avec une délégation de l’institution financière, le Premier ministre nigérien Ali Mahamane Lamine Zeine a fermement remis les pendules à l’heure.

Tout d’abord, il a voulu féliciter l’organisation pour son retour en faveur du pays. Néanmoins, il n’a pas oublié de faire comprendre à l’institution monétaire le fond de sa pensée.

Selon ses dires, la Banque a mis un délai trop long avant d’évaluer la situation pour reprendre sa coopération.

Surtout, M. Zeine lui reproche d’avoir trop promptement soutenu les sanctions « punitives » de la CEDEAO après le putsch.

Des mesures lourdes de conséquences pour le Niger, en restreignant l’accès à des produits de première nécessité.

« Je ne peux pas laisser cette occasion sans qu’on se dise effectivement certaines vérités », a ainsi déclaré le Premier ministre, manifestant son « vif mécontentement ».

Il s’est demandé sur quel fondement la Banque Mondiale pouvait appuyer une fermeture des frontières et des sanctions visant même les médicaments ou l’alimentation.

M. Zeine n’a pas mâché ses mots, rappelant que lors de précédents coups d’État, la Banque n’avait pas réagi de manière aussi radicale.

Le Premier ministre a aussi souligné le caractère pacifique du putsch de 2023, bénéficiant d’un large soutien populaire.

« Nous avions pensé que nos partenaires allaient en tenir compte », a-t-il affirmé, déçu.

La souveraineté du Niger avant la coopération avec la Banque Mondiale

Cette ferme mise au point du gouvernement nigérien marque sa volonté de défendre sa souveraineté. Il entend clarifier certains points et ne pas se laisser dicter sa conduite par des partenaires extérieurs comme la Banque Mondiale.

Même si les relations se normalisent à nouveau, le Niger a tenu à signifier son mécontentement face à des sanctions jugées excessives.

Le pays entend garder la main sur son destin, malgré sa dépendance économique envers l’aide internationale.

Cet épisode révèle les tensions souvent existantes entre pays receveurs et institutions financières sur les conditions de l’aide au développement. Mais le Niger espère désormais que ce rappel à l’ordre permettra de renouer une coopération plus respectueuse avec la Banque Mondiale.

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