À Agadez, la foule était solidaire ce dimanche. Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés pour exiger, d’une seule voix, le départ des troupes des États-Unis stationnées dans cette ville désertique du Niger.
Une demande désormais entendue par Washington, qui a accepté vendredi de retirer ses quelque 1000 soldats engagés dans la lutte antijihadiste au Sahel.
Drapeaux maliens, burkinabés et même russes flottaient au vent lors de cette démonstration de force populaire, apprend-on de nos confrères de l’AFP.
Un message clair adressé aux militaires américains : « Ici, c’est Agadez, pas Washington, partez ! ». En ligne de mire, la base aérienne de drones située à proximité, véritable point d’ancrage de la présence US dans la région.
« Notre sécurité ne dépend pas d’eux, les groupes armés continuent de sévir malgré leur présence », dénonce Amobi Arandishu, porte-voix de la société civile locale.
Un constat d’échec partagé par de nombreux Nigériens, remettant en cause l’utilité du soutien américain face à la menace jihadiste grandissante.
Ce vent de contestation souffle depuis le coup d’État du 26 juillet dernier, qui a renversé l’ancien président Mohamed Bazoum.
La junte militaire désormais au pouvoir a rapidement exigé le retrait des forces française et américaine, rompant avec les anciennes alliances au profit d’un rapprochement avec la Russie.
Un revirement stratégique dont l’influence se fait déjà sentir sur le terrain. Après le départ des dernières troupes tricolores, ce sont à présent les instructeurs russes qui affluent, chargés de former l’armée nigérienne à l’utilisation de nouveaux systèmes de défense antiaériens.
Un rééquilibrage des forces qui semble faire consensus au sein de la population, jusqu’ici déçue par l’impuissance des partenariats occidentaux.
Une nouvelle donne que les États-Unis devront dorénavant intégrer, contraint de plier bagage face à la défiance populaire grandissante au Niger.
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