Dans un contexte géopolitique en pleine mutation après la rupture avec la France et l’Ukraine, le Niger du général Abdourahamane Tiani opère un virage diplomatique significatif.
D’un côté, Niamey rompt ses relations avec l’Ukraine, accusée de « soutien au terrorisme international », de l’autre, le pays sahélien consolide ses liens avec les Pays-Bas, illustrant une stratégie d’alliances ciblées.
Une ancienne rupture avec la France et l’Ukraine
Si les relations coupées entre Niamey et Paris ne sont plus des nouvelles bouillonnantes, sa rupture avec Kiev demeure récente.
En effet, la rupture avec Kiev, annoncée par le porte-parole du gouvernement nigérien, le colonel-major Amadou Abdramane, fait écho à une décision similaire prise par le Mali.
Cette décision intervient après que les services de renseignements ukrainiens ont revendiqué avoir fourni des informations ayant contribué à des succès militaires contre les « criminels de guerre russes » au Mali.
Le Niger, solidaire de son voisin, qualifie ces propos de « subversifs et inacceptables », annonçant son intention de saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Après la rupture avec la France et l’Ukraine, un rapprochement entre le Niger de Tiani et les Pays-Bas
Parallèlement, le Niger renforce ses relations avec les Pays-Bas. Le ministre des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, a décoré l’ambassadeur néerlandais sortant, Paul Tholen, du grade de Commandeur de l’Ordre du Mérite du Niger.
Cette distinction souligne l’importance accordée par Niamey à sa coopération avec La Haye, notamment dans les domaines de l’eau, de la sécurité et du développement agricole.
L’ambassadeur Tholen a souligné l’engagement de son pays à « développer une relation et un partenariat égal à égal avec le Niger », tout en admettant que « de bons amis ne soient pas toujours d’accord ».
Cette approche nuancée contraste avec la rupture brutale des relations avec l’Ukraine, illustrant la complexité de la diplomatie nigérienne sous le général Tiani.
Ces mouvements diplomatiques reflètent une reconfiguration plus large des alliances dans le Sahel, où l’influence russe croît tandis que les relations avec certaines puissances occidentales se tendent.
Le Niger, en équilibrant ruptures et rapprochements, cherche à affirmer son autonomie sur la scène internationale, tout en préservant des partenariats jugés essentiels pour son développement.