Le budget 2024 du Niger a été adopté par le gouvernement, pour un montant total de 2 653 milliards de FCFA, soit une baisse drastique de près de 600 milliards.
Et pour cause, par rapport aux 3 245 milliards votés en 2023, il s’agit d’une contraction de 18% d’une année sur l’autre.
Cette cure d’austérité budgétaire intervient dans un contexte économique mondial dégradé, marqué par les tensions inflationnistes consécutives au conflit russo-ukrainien.
Au plan régional, le Niger a également rejoint en septembre 2023 une nouvelle alliance militaire avec le Mali et le Burkina Faso, entraînant des coûts supplémentaires en matière de défense et de sécurité.
Enfin, le pays reste sous le coup de lourdes sanctions financières de la part des institutions internationales, ce qui grève encore ses maigres ressources budgétaires. Autant de facteurs exogènes qui ont contraint Niamey à revoir ses prévisions à la baisse.
Des recettes sous pression : des milliards en moins pour le Niger
Malgré ce budget en berne, le gouvernement table encore sur une croissance soutenue en 2024, portée à 7,9% en moyenne d’ici 2026. Croissance tirée avant tout par le secteur secondaire (+10,8%) même si le primaire et le tertiaire devraient aussi progresser.
Côté recettes, plusieurs mesures phares ont été adoptées pour renflouer les caisses de l’Etat. Au programme : soutien au secteur privé, mesures sociales d’exonérations fiscales, promotion du sport, et lutte contre la fraude. Des initiatives bienvenues, mais insuffisantes pour compenser l’effondrement des rentrées publiques.
La priorité donnée aux dépenses sociales
Malgré des moyens en baisse, le gouvernement nigérien entend préserver les dépenses sociales et le pouvoir d’achat des ménages.
Ainsi, 59% des crédits iront directement au développement économique et social du pays. Le reste servira au fonctionnement de l’appareil étatique et aux questions régaliennes.
Les investissements prioritaires définis dans le Programme de Résilience bénéficieront également d’un coup de pouce budgétaire, avec 477 milliards de FCFA prévus, contre 258 milliards en 2023. Preuve que même en temps de vaches maigres, le Niger mise sur ses propres forces pour stimuler son développement.
Bref, ce budget de crise 2024 traduit toute la difficulté de l’exécutif à manœuvrer dans un environnement économique délétère, tout en préservant le minimum vital aux citoyens. Quitte à retarder certains projets d’infrastructures et à limiter les dépenses de l’État.
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