Le Niger, en proie à une recrudescence d’attaques jihadistes, accuse l’un de ses voisins de la CEDEAO d’être le point de départ des assaillants qui sèment la terreur dans le sud-est du pays, nous apprend ce 2 juin l’AFP.
Un nouveau drame mercredi 29 mai vient illustrer la porosité des frontières et la vulnérabilité de cette région.
Selon l’armée nigérienne, quatre personnes ont perdu la vie lors d’une attaque perpétrée par des « individus armés » venus du Nigeria.
« Mercredi dernier (29 mai ndlr), des individus armés en provenance du Nigeria ont attaqué un véhicule, causant la mort de quatre personnes »,a indiqué l’armée dans son dernier bulletin, qui n’a pas précisé l’identité des victimes.
Selon des sources locales, les victimes sont des fonctionnaires et un militaire qui les escortait lors d’une mission dans la région de Diffa (sud-est), théâtre depuis 2015 d’attaques meurtrières des combattants de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP).
Les assaillants se sont ensuite « exfiltrés vers le Nigeria », a précisé l’armée.
La région de Diffa, épicentre de ces attaques meurtrières depuis 2015, vit sous la menace constante des combattants de Boko Haram et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest.
La baisse du niveau de la rivière Komadougou Yobé, rempart naturel entre les deux pays, offre désormais de multiples points de passage aux jihadistes pour frapper.
Face à cette situation critique, les autorités ont interdit jusqu’à nouvel ordre la circulation sans escorte militaire sur l’axe routier Maïné Sorao-Diffa, particulièrement exposé. Les véhicules 4×4, prisés par les terroristes pour leur revente au Nigeria, sont spécifiquement visés.
À l’ouest, dans la région de Tillabéri près du Burkina et du Mali, le Niger affronte d’autres groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.
La population exaspérée réclame un renforcement des moyens de l’armée, avec la création d’unités d’intervention rapide et d’une base aérienne.
Cette crise survient dans un contexte politique tendu, le Niger étant dirigé par un régime militaire qui a clairement exprimé son envie de quitter la CEDEAO.
Un défi majeur pour la CEDEAO, organisation régionale dont le Nigeria est membre influent, appelée à jouer un rôle clé dans la stabilisation du pays.
© avec l’AFP
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