Au Niger, la place de la Francophonie a été renommée « place de l’Alliance des États du Sahel » (AES), une confédération créée en 2023 avec le Mali et le Burkina Faso, deux voisins également dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des putschs et qui ont tourné le dos à la France.
Les trois pays ont été suspendus par les instances de la Francophonie après les coups d’État.
Désormais « nous allons faire honneur à nos ancêtres », a assuré le général Assoumane Abdou Harouna, le gouverneur de Niamey et figure du régime.
« C’est une justice qui est rendue »
Oumarou Adourahamane, président de la branche Niger de l’ONG Urgence panafricaniste, se réjouissait de cette initiative qui ne va pas plaire à la France et qui vise à rebaptiser la rue de la place de la Francophonie en « place de l’Alliance des Etats du Sahel ».
« ça n’a pas de sens que nos rues continuent de porter les noms d’anciens colons (…) et donc c’est une justice qui est en train d’être rendue en rebaptisant ces rues, en mettant des noms des héros de notre pays », a-t-il affirmé.
Cette ONG est dirigée au niveau international par le militant béninois Kemi Seba, connu pour ses prises de position virulentes envers la France.
Ce dernier, récemment déchu de sa nationalité française et qui dispose d’un passeport diplomatique nigérien en tant que conseiller spécial du chef du régime Abdourahamane Tiani, a été arrêté, ce lundi 15 octobre, à Paris. Le motif de son interpellation n’a pas encore été révélé.
En juin 2023, peu avant le coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le Niger avait adopté un nouvel hymne national intitulé « Pour l’honneur de la patrie », en référence notamment aux luttes anticoloniales.
Il remplaçait « La Nigérienne » dont les paroles avaient été écrites par le compositeur français Maurice Albert Thiriet en 1961, un an après l’indépendance du pays.
Avec AFP