La Banque Mondiale vient de saluer les efforts du général Abdourahamane Tiani, à la tête du Niger depuis le coup d’État de juillet 2023.
Concrètement, l’institution de Bretton Woods prévoit une baisse spectaculaire du taux de pauvreté dans le pays. Ainsi, celui-ci devrait passer de 52% en 2023 à 42,5% d’ici 2026 selon des prédictions de l’institution financière.
Beaucoup pourraient voir cette projection comme un pied de nez à toutes les personnes qui voyaient déjà le Niger sombrer après le coup d’État et la rupture des relations avec ses partenaires historiques. Pour rappel, Niamey s’est éloigné de la France et des pays de la CEDEAO.
Pourquoi une telle évolution dans l’évaluation de la Banque Mondiale sur la performance du Niger sous Tiani ?
Il convient de préciser que cette amélioration est à saluer du fait qu’elle intervient après une période tumultueuse.
Et pour cause, en 2023, le Niger avait connu une hausse alarmante de la pauvreté, touchant 14,1 millions de personnes, contre seulement 1,1 million l’année précédente.
Cette détérioration était largement attribuée aux sanctions économiques et financières imposées suite au renversement du président Mohamed Bazoum.
Cependant, la levée des sanctions en février 2024 et le rétablissement partiel des financements ont amorcé un rebond économique.
Il est donc tout à fait normal que la Banque Mondiale prévoit une croissance de 5,7% pour cette année, contre 2% l’an dernier.
Cette reprise serait notamment portée par la reprise des exportations pétrolières, après les perturbations liées aux tensions avec le Bénin.
Le général Tiani, président de la transition au Niger, semble, aux yeux de la Banque Mondiale, avoir réussi à stabiliser la situation économique du pays, malgré un début de mandat controversé.
Son gouvernement s’est engagé dans un ambitieux programme de réformes, visant à exploiter efficacement les revenus pétroliers au profit de la population et à stimuler la production agricole.
Néanmoins, ces projections optimistes de la Banque Mondiale restent modestes comparées à celles du FMI, qui anticipe une croissance de 10,6% pour le Niger cette année. Cette divergence souligne la complexité de la situation économique du pays et les défis qui persistent.