Niger / Fin de la transition : en « complicité » avec le Mali et le Burkina Faso, le Général Tiani lance 5 jours de…

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Crédits photo : Agence Nigérienne de Presse / DR

Le chef du régime militaire du Niger, le Général Abdourahamane Tiani, a lancé ce samedi 15 février 2025 à Niamey cinq jours d' »assises nationales ».

Ces assises sont censées notamment fixer la durée de la transition, en cours depuis un coup d’Etat perpétré en juillet 2023.

Un mois après sa prise de pouvoir, le Général Tiani avait annoncé une durée maximale de trois ans de transition, mais n’en a plus reparlé depuis.

Début 2024, des concertations se sont tenues dans les huit régions du pays pour préparer les assises et le régime a annoncé un retour à l’ordre constitutionnel « dans les meilleurs délais ».

Certains médias étrangers n’ont pas été accrédités pour couvrir les assises, dont la cérémonie d’ouverture a été retransmise en direct par la télévision d’Etat, Télé Sahel.

« A la différence de ce que les Nigériens ont connu par le passé, les présentes assises ne peuvent pas se réduire à une tribune de promotions personnelles, de positionnement politique, de règlement de comptes, de critiques acerbes injustifiées », a prévenu le Général Tiani en s’adressant aux participants.

Ces assises ne sauront « servir de tremplin pour une conquête du pouvoir à venir », a-t-il martelé, elles « doivent plutôt être un moment d’échanges constructifs » qui « va fédérer tous les Nigériens ».

Au Niger, les activités des partis politiques sont suspendues depuis le coup d’Etat, qui a renversé le président civil Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023.

Plus de 600 personnes attendues à l’événement

L’Ordre des avocats du Niger a déclaré dans un communiqué « s’abstenir de participer » aux assises.

« Nous sommes ici réunis pour bâtir un Niger fort, digne, souverain et tourné vers l’avenir », a indiqué Mamoudou Harouna Djingarey, président de la Commission chargée de diriger les assises, également chef traditionnel et ancien fonctionnaire de l’ONU.

La commission devra remettre son « rapport final » au Général Tiani début mars.

Trois anciens présidents étaient présents à la cérémonie :

Mahamadou Issoufou (2011 à 2021), prédécesseur de Mohamed Bazoum, Mahamane Ousmane (élu en 1993 puis déchu par un putsch en 1996) et le général Salou Djibo, qui a renversé en 2010 Mamadou Tandja.

Des diplomates et représentants d’institutions internationales étaient également présents.

Le Burkina Faso et le Mali, également dirigés par un régime militaire et membres avec le Niger de la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), sont représentés par « des ministres et des experts », selon les organisateurs.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avait rejeté la transition de trois ans annoncée par le régime, qui l’a finalement quittée officiellement en début d’année, comme le Burkina Faso et le Mali.

© AFP