C’est sous un ciel sahélien impitoyable que les douze membres du comité ayant élaboré l’hymne de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont été décorés ce 28 août 2025 à Niamey. Une distinction remise « à titre exceptionnel » au nom du président de la République aux artisans de ce chant confédéral qui résonne désormais dans les trois capitales sahéliennes.
La cérémonie, empreinte d’une solennité assumée, a mis en lumière le rôle fondamental de ces compositeurs dans la construction identitaire d’une confédération née, il y a à peine un an. « C’est un sentiment d’immense bonheur et un moment de communion que nous vivons en cet instant », a déclaré Mailélé Amadou, président du comité et enseignant-chercheur à la retraite.
Validé le 10 mai dernier à Bamako, l’hymne « Sahel Benkan » avait été exécuté pour la première fois simultanément dans les trois pays membres le 9 juin 2025, marquant une étape cruciale dans l’établissement des symboles de cette alliance.
« C’est le mot de l’AES, mais aussi un chant commun, un chant qui nous élève, qui nous instruit et qui nous subit », a souligné M. Mailélé, invitant ses compatriotes à s’approprier ce legs aux générations futures.
Parmi les récipiendaires figurent également Chaibou Maman, vice-président du comité, ainsi que des artistes et intellectuels comme l’écrivain Adamou Idé et le Dr Souley Dodo, ancien chef de la Musique des Forces armées nigériennes.
Au-delà de sa mélodie, cet hymne s’inscrit dans une stratégie plus large d’affirmation souveraine. L’AES, qui dispose également d’un drapeau et d’une devise, « Un Espace, Un Peuple, Un Destin », incarne désormais un nouvel idéal panafricain pour ces trois nations qui ont quitté la CEDEAO en janvier 2025.