Rebondissement dans l’affaire de l’interdiction faite aux Français d’entrer sur le territoire du Niger.
Si plusieurs compagnies aériennes desservant Niamey ont cessé d’embarquer les ressortissants tricolores à destination du pays, Air Burkina est sorti du silence ce 1ᵉʳ février par voie de communiqué.
La compagnie dément formellement être à l’origine d’une note interdisant l’admission des passagers français ou binationaux.
« Cette note n’émane pas d’Air Burkina et la compagnie ne saurait être tenue pour responsable des conséquences éventuelles », martèle-t-elle.
Avant de rappeler que ses communications officielles passent uniquement par ses canaux Facebook, X et LinkedIn.
Communiqué du 01/02/2024.#AirBurkina pic.twitter.com/3hlyOiCvob
— Air Burkina (@AirBurkina) February 1, 2024
D’autres compagnies refoulant déjà les Français voulant se rendre au Niger
Pour autant, la mesure semble bel et bien appliquée dans les faits. Selon l’AFP, Royal Air Maroc et plusieurs autres transporteurs ont également cessé d’embarquer les citoyens français sans « autorisation spéciale des autorités nigériennes ».
Et plusieurs d’entre eux auraient été refoulés à leur arrivée à Niamey ces derniers jours.
Si la junte au pouvoir n’a pas officialisé l’information, ces incidents récurrents laissent peu de place au doute.
Ils s’inscrivent dans un contexte de dégradation continue des relations entre Paris et Niamey depuis le coup d’État de juillet 2023. La France a même fermé son ambassade « jusqu’à nouvel ordre » en rétorsion.
Difficile dès lors de ne pas y voir des représailles ciblées de la part des militaires nigériens, ulcérés par le lâchage en règle de leur ancien allié devenu indésirable.
L’interdiction faite aux Français semble un message clair adressé à Paris : vous n’êtes plus les bienvenus au Niger.
Mais cette escalade risquée peut aussi se retourner contre son initiateur. Jusqu’où ira le bras de fer engagé ?
L’interdiction va-t-elle perdurer, au risque d’entraîner des mesures de réciprocité côté français ? Sur fond de tensions diplomatiques récurrentes, la situation reste très incertaine.
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