Au cœur des turbulences politiques et sécuritaires que traverse le Niger, la junte militaire dirigée par le président Abdourahamane Tiani a pris une décision audacieuse dans le domaine de l’énergie.
Selon une annonce du Secrétariat du gouvernement diffusée sur la télévision nationale (RTN), le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a procédé à un remaniement ministériel stratégique dans le secteur des mines et de l’énergie.
L’ancien ministère unifié du Pétrole, des Mines et de l’Énergie a été scindé en trois entités distinctes. Barké Bako Mahaman Moustapha conserve son poste à la tête du ministère du Pétrole.
Cependant, le commissaire colonel Ousmane Abarchi a été nommé pour diriger le ministère des Mines, tandis qu’Amadou Haoua prendra les rênes du tout nouveau ministère de l’Énergie.
Cette restructuration audacieuse illustre une approche de gestion plus spécialisée et ciblée des secteurs clés de l’économie nigérienne.
L’énergie, une pierre angulaire pour le pouvoir au Niger
Ce remaniement intervient à un moment charnière où le Niger cherche à accroître sa production et ses exportations de pétrole brut.
Récemment, le pays a inauguré un oléoduc vers le Bénin, une infrastructure permettant d’augmenter considérablement la production nationale d’or noir jusqu’à 110 000 barils par jour.
Ce développement stratégique devrait soutenir l’économie du pays, actuellement confrontée à de multiples défis sécuritaires et politiques. La Banque africaine de développement anticipe une croissance économique monstre pour le Niger en 2024. Le secteur pétrolier renforcé en sera d’ailleurs l’un des moteurs principaux.
Malgré les sanctions imposées par la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) à la suite du coup d’État militaire du 26 juillet 2023, le Niger cherche également à renforcer ses alliances régionales.
Niamey a récemment conclu un accord d’approvisionnement en gasoil avec certains de ses voisins. Cette approche vise à consolider la coopération énergétique entre ces quatre pays, avec la possibilité d’intégrer le Togo à l’avenir.
Cette réorganisation stratégique du secteur de l’énergie et des mines par la junte militaire, au moment où le Niger cherche à exploiter son potentiel pétrolier croissant, témoigne d’une gestion audacieuse malgré les défis auxquels le pays est confronté.
Les autorités semblent avoir pris des mesures judicieuses pour optimiser l’exploitation des ressources énergétiques nationales et renforcer la coopération régionale, offrant ainsi un espoir de stabilité et de croissance économique pour le Niger.
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