Arrêtés les 7 et 8 mai 2025, les trois journalistes avaient été transférés dans la capitale du Niger pour avoir relayé une information, diffusée sur le site du média LSI Africa, relative à une « rupture des contrats de renseignements entre le Niger et la Russie », un partenaire-clé de la junte au pouvoir.
« Vendredi, un juge du tribunal militaire a placé les deux hommes sous mandat de dépôt à la prison de Kollo (50 km au sud de Niamey). La femme a bénéficié d’une liberté provisoire », a indiqué Aïr Info, groupe de médias auquel appartient Sahara FM.
Les trois journalistes sont poursuivis pour « atteinte à la Défense nationale et complot contre l’autorité de l’État », a précisé Aïr Info.
Créée en juillet 2003, Sahara FM est l’une des plus importantes radios présentes dans le nord désertique nigérien.
Depuis le coup d’État de juillet 2023, le pouvoir nigérien a tourné le dos à la France tout en se rapprochant notamment de la Russie avec qui il a mis en place une coopération sécuritaire.
Selon Amnesty, l’espace civique a été restreint au Niger depuis le putsch et les violations des droits civils et politiques ont augmenté.
En janvier 2024, la Maison de la presse, qui regroupe 32 organisations de médias, a été suspendue et remplacée par un comité ad hoc présidé par le secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Des journalistes ont été arbitrairement arrêtés et plusieurs médias internationaux suspendus au Niger.
Le directeur du quotidien « L’Enquêteur », Idrissa Soumana Maiga, a par exemple été emprisonné d’avril à juillet 2024 pour « atteinte à la défense nationale », après avoir diffusé un article sur l’installation supposée d’équipements d’écoute par des agents russes sur des bâtiments officiels.
Il avait obtenu une libération provisoire.
Le Niger est 83e sur 180 pays dans le classement 2025 de la liberté de la presse de l’ONG Reporters sans Frontières. Il a perdu trois places par rapport à 2024.
© AFP